L’informaticien Ish Sookun et son partenaire d’affaires, Kishan Sooklall ont rendez-vous à nouveau avec la justice ce lundi à 13h30. Entretemps, ils passeront tous deux une nouvelle nuit en cellule policière.

C’est dans l’après-midi de samedi que Sookun et Sooklall ont été arrêtés dans le sillage de l’enquête sur le courrier électronique envoyé au bureau du Premier ministre en fin de semaine dernière. L’email, menaçant le pays d’attaques terroristes vendredi dernier, a été pris très au sérieux par la police.

Les enquêteurs du Central Criminal Investigation Department ont établi, en fin de semaine, que le courrier électronique a été expédié d’un cybercafé de Curepipe. Or, ce cybercafé, un temps la copropriété de Sookun et de Sooklall, a été entièrement cédé à ce dernier depuis quatre ans. Sans que la transaction soit dûment enregistrée, déplorent les proches de l’informaticien.

Du coup, c’est sur Ish Sookun et Kishan Sooklall que pèse une charge provisoire d’avoir facilité des activités terroristes en violation de l’article 5 de la Prevention of Terrorism Act de 2002.

Le texte de loi punit toute personne qui «  arranges, manages, or assists in arranging or managing, or participates in a meeting, or an activity, which he knows is concerned with an act of terrorism… provides logistics, equipment or facilities for a meeting, or an activity, which he knows is concerned with an act of terrorism… ».

Devant la magistrate Seeburn du Bail and Remand Court, Sanjeev Teeluckdharry, avocat de Sookun, a déploré la manière de faire de la police hier. Le juriste a en effet relevé que son client a été maintenu en détention pendant 8 heures sans être interrogé et sans qu’il lui soit demandé de fournir sa version des faits en écrit. Les parents de l’informaticien ont eux condamné, à la clôture de séance, la manière dont la perquisition de la police s’est déroulée au domicile des Sookun à Providence.

Plus tôt, demandant à prendre la parole lors de l’audience du Bail and Remand Court, Sookun a expliqué à la magistrate qu’il consacre l’essentiel de son temps à l’essor des technologies de l’information et de la communication (TIC) à Maurice. Avant d’affirmer : « Je suis un professionnel des TIC, pas un terroriste ».

La police a toutefois objecté à la demande de remise en liberté des accusés. Arguant qu’ils pourraient suborner des témoins ou faire disparaître des preuves. L’enquêteur du CCID qui a déposé à la barre a également indiqué que la police objecte à la demande de remise en liberté pour la propre sécurité des accusés mais aussi pour préserver l’ordre public.

La POTA étant une loi d’exception, la magistrate Seeburn a agréé à la demande de la police. Les deux accusés comparaîtront ce lundi 25 janvier à la Cour de district de Curepipe. Où leur motion de remise en liberté sera débattue.

 

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