Le rapport d’audit préliminaire sur l’université de Technologie serait accablant pour l’établissement et sa direction. Soumis à la direction de l’institution il y a peu, le document mettrait directement en cause la gestion de Sharmila Seetulsingh-Goorah. Qui ne compte pas se laisser faire.

Selon nos recoupements, la directrice générale entend contester par voie légale le rapport d’audit qualité commandé, mi-2017, par la Tertiary Education Commission. Cet examen, périodique, est confié à des auditeurs externes et étrangers. La TEC avait requis un exercice similaire en 2008.

Le rapport préliminaire n’est pas final, insiste Sharmila Seetulsingh-Goorah. Sans toutefois entrer dans les détails : «Je ne peux pas me prononcer sur quelque chose qui est en cours.» L’UTM  suit les procédures, indique sa directrice générale, et est en train de considérer le document reçu.

Interrogée sur le recours de l’UTM à des voies légales, Seetulsingh-Goorah dément. Affirmant que, du reste, rien n’est finalisé et qu’aucune décision n’a été prise.

Il nous revient qu’une réunion du conseil d’administration de l’UTM, hier, et à laquelle participait la directrice générale a été houleuse.

Elle ne bénéficie pas, non plus, du soutien du personnel. La UTM Employees Union, qui représente le personnel académique et non académique, réclame sa révocation de nouveau. Le courrier envoyé au Premier ministre, daté du 26 février, fait le résumé de la situation qui s’est dégradée, «from bad to worse», depuis deux ans et demi que Seetulsingh-Goorah est en poste.

Le syndicat ne cite pas seulement les relations industrielles «pleines de méfiance». L’UTM n’a publié aucun rapport annuel sous Seetulsingh-Goorah, écrit Vikash Seewsagur, président de la UTM Employees Union (UTMEU). Et l’établissement «semble constamment avoir des difficultés financières» et être en retard dans le règlement de certaines factures et des salaires des chargés de cours à temps partiel, pour les exercices de promotion, l’examen de dossiers administratifs et de travaux de doctorants, souligne le syndicat.

Il n’y a toujours pas de plan stratégique pour l’institution, fait ressortir l’UTMEU. Les comptes rendus du conseil d’administration ne sont préparés dans les délais, poursuit-il. Sans compter l’état des infrastructures et des équipements.

La situation à l’UTM avait fait l’objet d’une Private Notice Question, en mai 2017. La ministre de l’Education Leela Devi Dookun-Luchoomun avait alors défendu Sharmila Seetulsingh-Goorah. Cela alors que sa gestion était contestée par le syndicat mais aussi les étudiants, qui étaient revenus à de meilleurs sentiments face aux assurances de la directrice générale.

Photo : Sharmila Seetulsingh-Goorah (à l’avant-plan), en avril 2017, lors d’une rencontre imposée par les étudiants.

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