Sepp Blatter qui démissionne. La Fifa en crise. Le FBI qui enquête sur la prochaine Coupe du monde sur fond de corruption… La planète foot connaît son lot de surprises et de révélations depuis maintenant presque une semaine. Et cela ne semble pas près de s’arrêter. Des sources proches du FBI ayant laissé entendre que Sepp Blatter, 79 ans, fait l’objet d’une enquête fédérale pour corruption.

Il faut dire aussi qu’il est très proche des cadres de la Fifa arrêtés par le FBI en Suisse, mercredi dernier. Parmi ceux appréhendés : Jack Warner, qui a été vice-président de la Fifa, Jeffrey Webb et Eugenio Figueredo, qui sont actuellement vice-présidents, et Nicolás Leoz, qui a présidé la Concacaf, qui supervise le foot en Amérique du Nord et centrale mais aussi aux Caraïbes. La source anonyme citée par le New York Times précise que les enquêteurs espèrent que les prévenus vont coopérer dans leur dossier contre Blatter.

L’enquête des Américains porte sur des crimes qui auraient été commis durant une période de 24 ans. Des cadres de la Fifa, selon les autorités US, auraient touché des pots-de-vin dépassant 150 millions de dollars contre des « medias et marketing rights » « très lucratifs » sur des compétitions de foot.

Les autorités suisses enquêtent aussi de leur côté. Sepp Blatter n’est toutefois pas concerné par ces investigations, qui portent sur l’organisation des Coupes du monde de 2018 et de 2022, a indiqué le bureau de l’Attorney General suisse. En particulier sur des allégations de blanchiment d’argent et de gestion déloyale par rapport à l’attribution des compétitions à la Russie et au Qatar.

L’annonce de Blatter, ce mardi 2 juin à Zurich, indiquant qu’il quitterait ses fonctions après élection de son successeur, a surpris plus d’un. D’autant qu’il avait maintenu sa candidature pour un cinquième mandat, la semaine dernière, malgré l’arrestation de divers dirigeants de la Fifa pour corruption. Blatter a même été reconduit à ses fonctions. En attendant son départ, le Suisse a déclaré hier qu’il se consacrerait à un programme de réforme. Il s’est d’ailleurs rendu aujourd’hui au quartier général de la Fifa.

Son départ, prévu pour cette année, qui ne devrait pas avoir lieu avant au moins décembre, est cependant accueilli avec un certain soulagement. De la part des sponsors, tels Visa qui y voit un « pas important pour regagner la confiance du public », McDonald’s qui estime que les « allégations de corruption et d’éthique douteuse au sein de la Fifa ont pris le pas sur le jeu », ou encore Coca-Cola qui considère que c’est « un pas positif pour le bien du sport, du foot et de ses fans ».

Qui succédera à Blatter, qui dirige l’organisation depuis 17 ans ? Parmi les candidats les plus sérieux, on pense à Michel Platini, président de l’Uefa, qui a été très critique du septuagénaire. Le prince jordanien Ali bin al-Hussein, qui a affronté Blatter la semaine dernière, pourrait également se porter candidat. Le secrétaire général de la Fifa, Jérôme Valcke, aurait pu être un prétendant au poste. Sauf que ce lundi 1er juin, le New York Times a établi un lien entre lui et le scandale qui secoue actuellement la Fifa. Jérôme Valcke serait impliqué dans des transactions bancaires de l’ordre de 10 millions de dollars qui seraient, en fait, des pots-de-vin déguisés.

Le président vénézuélien a, lui, suggéré le nom de Diego Maradona. Agé de 62 ans, celui-ci a dit : « Pourquoi pas ? Le football a toujours fait partie de ma vie. Je n’ai pas encore de soutien, mais si c’est ouvert à tous, je pourrais être candidat. Qui sait ? »

Par ailleurs, le Qatar a, dans un communiqué aujourd’hui, démenti que plus d’un millier de travailleurs immigrés sont morts sur les chantiers de construction de la Coupe du monde.

Source : The Guardian, The New York Times, CNN – Photos : CNN et Stuart Franklin/Fifa via Getty Images

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