Une simple passation de pouvoir ? Plutôt un « coup d’Etat de palais ». C’est ainsi qu’Ashok Subron qualifie la succession annoncée de sir Anerood Jugnauth (SAJ) par Pravind Jugnauth au poste de Premier ministre. Cela en raison des circonstances dans lesquelles se fait cette transition au pouvoir. Notamment des conflits internes qui secouent l’Alliance Lepep.

Pour le porte-parole de Rezistans ek Alternativ (ReA), le Premier ministre actuel a été « mis en minorité au sein du Cabinet ministériel par les trois leaders de l’Alliance ». Une situation illustrée par le conflit, explique Ashok Subron, au sein du Conseil des ministres autour du communiqué annonçant que le projet Heritage City serait de nouveau sur les rails. La conférence de presse de SAJ a d’ailleurs eu lieu à la suite de cet incident, relève l’animateur du parti au papillon.

Le Premier ministre n’a à aucun moment donné déclaré partir pour des raisons de santé, relève Subron. En revanche, il existe « un problème structurel dès le départ » au sommet de l’Etat. Avec un Premier ministre qui n’appartient pas au parti majoritaire ni aux deux autres composant l’alliance au pouvoir. Qui se retrouve « de plus en plus esseulé » au sein du gouvernement qu’il dirige et de son Cabinet ministériel. Et se retrouve « mis à l’écart ».

De cette crise institutionnelle, fait valoir Ashok Subron, découlent également les différents conflits publics entourant Heritage City et divers plans économiques qui viennent mettre en lumière la présence de « différents clans ministériels ».

Et de s’interroger : SAJ est-il sur le départ « sous la contrainte » ? Si cela s’avère, fait ressortir Subron, « cela sera très, très grave ».

« Il serait plus sain pour la démocratie, estime Rezistans ek Alternativ, que Pravind Jugnauth accède au pouvoir en passant par les élections générales. » Que le pouvoir revienne au peuple, dit le parti au papillon, sur cette question.

Les smart cities ont été l’autre volet abordé lors de la conférence de presse du parti au papillon, ce 24 septembre. Un « scandale majeur », selon Kugan Parapen, qui note que ces projets se verront exemptés de Rs 10 milliards de taxes. Une faveur qui oblige nos dirigeants, poursuit-il, à « tal lame avek lezot pei » pour pouvoir les financer.

Maurice, souligne Parapen, a besoin de partenaires économiques et non de parrains. Or, dit-il, des projets annoncés par ce gouvernement se font avec le soutien de nations étrangères : l’Inde pour le Metro Express et les rénovations au port ; la Chine pour ce qui est du don d’autobus semi low floor à la CNT, tandis que notre territoire maritime est exploité par l’Union européenne.

Maurice, fait valoir Kugan Parapen, se voit ainsi « à la merci de pays étrangers » et court le risque de devenir un « pays assisté ».

ReA propose, par ailleurs, la mise sur pied d’une Commission nationale sur l’industrie agro-alimentaire. Une structure rendue nécessaire, dit Aichah Soogree, au vu de la « crise alimentaire généralisée qui frappe Maurice et Rodrigues ». Et qui devrait comprendre en sein « tous les acteurs sociaux », dont planteurs et experts en biodiversité.

« Une refonte fondamentale de notre système alimentaire » est essentielle, selon ReA, pour faire face efficacement au changement climatique. « Seules des stratégies adaptées, basées sur la reconnaissance des vulnérabilités et des lacunes » seront viables, estime Soogree. D’où l’appel pour l’élaboration d’un National Adaptation Plan pour consolider notre sécurité alimentaire.

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