L’Anti Drug and Smuggling Unit (ADSU) est tombé sur un os. Le suspect Ravindu Lakma Pieris Telge, l’officier de quart en second du porte-conteneurs Maersk Avon interpellé lundi 2 juillet pour importation de 4,2 kilos d’héroïne de Madagascar, ne semble aucunement être impliqué dans cette affaire. Il a présenté aux enquêteurs une liste d’éléments attestant où il se trouvait après avoir quitté le navire en provenance de Toamasina.

Le Sri-Lankais avait été appréhendé par les enquêteurs peu après la saisie de deux colis d’héroïne dont la valeur marchande est estimée à Rs 63 millions parce qu’il était absent lorsqu’ils ont réuni l’équipage. Le Sri-Lankais a indiqué s’être rendu dans un village du Nord pour prendre un café en charmante compagnie avant de terminer la soirée dans une pension de famille. Il a produit les reçus de ses consommations et son amie a confirmé qu’il était avec elle.

Au départ, l’ADSU a émis des soupçons qu’il ait pu livrer une partie de la drogue au vu de la présence d’une infime trace d’héroïne dans son sac. Or, cette trace pourrait être le résultat d’une contamination de la part d’un enquêteur ayant manipulé les deux paquets d’héroïne, ce qui devra désormais être confirmé par la police scientifique, le Forensic Science Laboratory. La présence de la drogue à bord du Maersk Avon, qui fait régulièrement la navette entre Maurice et Madagascar pour le transbordement, avait été signalée par les autorités par la compagnie Scott Shipping et l’assistant du suspect.

L’ADSU et la Mauritius Revenue Authority (MRA) sont alors intervenus et ont découvert deux appareils électroniques pouvant être utilisés comme traceurs collés aux deux colis de drogues. Lesquels étaient dissimulés dans l’une des bouches où les lances à incendie sont gardées. Les services de douanes mauriciens ont signalé que ces deux gadgets sont similaires à ceux saisis par leurs homologues malgaches pour les Rs 560 millions de drogue saisie dans la Grande île sur les Mauriciens Jules Roddy Avoula, Jeremy Mardochee Leratz et Marc David Plaiche, le jeudi 7 juin dernier.

Il reste à déterminer comment cette drogue a été embarquée à Toamasina. A Maurice, les enquêteurs passent au peigne fin la liste des travailleurs du port ayant accès au Maersk Avon pour tenter d’identifier celui qui avait eu pour mission de récupérer les deux colis. L’examen des deux traceurs électroniques devrait se faire dans les prochains jours.

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