Il a joué la même partition à l’Independent Commission Against Corruption (ICAC). Interrogé ce jeudi sur le volet blanchiment dans l’affaire des Rs 2 milliards d’héroïne importés d’Afrique du Sud, Navind Kistnah a récité ce qu’il avait déjà déballé à la Brigade antidrogue. Entendu par les enquêteurs de Réduit au quartier-général de l’Anti-Drug and Smuggling Unit (ADSU) quant à son rôle dans ce réseau, l’habitant de Petite-Rivière a de nouveau admis avoir facilité l’entrée de stupéfiants dans l’île.
Navind Kistnah explique avoir agi comme courtier maritime pour Peroomal Veeren et les présumés lieutenants de ce dernier. Notamment Homunchul Kumar Ramdin qu’il accuse de lui avoir mis les pieds dans les étriers et le chauffeur de camion Keshwin Manish Seewoochurn qui est aussi le gérant d’un magasin de pièces de rechange à Bambous. Le premier purge une lourde peine de prison pour trafic d’héroïne, le second est porté manquant après avoir été interrogé par l’ADSU depuis cette saisie et le troisième est en détention provisoire depuis qu’il l’a dénoncé.
Pour chaque cargaison de drogue dissimulée dans des engins de chantier, comme des sableuses à pression, affirme Navind Kistnah, il a touché une prime avoisinant Rs 15 000 à Rs 18 000, ce qui est bien loin des sommes énormes qu’il flambait aux casinos et aux courses aux côtés de son ami Shahebzada Azaree, gérant du Gloria Fast Food de la rue Desforges, à Port-Louis. Assisté de l’avocat Neelkhant Dulloo, il a énuméré la liste des sociétés qu’il a fondées afin de faciliter l’entrée de la drogue dans l’île.
Le suspect a également été appelé à fournir les noms de salariés de ces sociétés, leurs chiffres d’affaires, les numéros de téléphone qu’il utilisait et l’identité des personnes avec lesquelles il a été en contact dans le cadre de ce trafic bien huilé. Il sera de nouveau entendu mardi prochain, mais l’ICAC espère en finir avec lui à l’issue de trios autres séances d’interrogatoire.
Navind Kistnah devra être confrontés à certains éléments à charge contre lui, car l’ICAC a mené des investigations sur les personnes de son entourage depuis la saisie du premier lot de sableuses à pression contenant 135 kilos d’héroïne. L’ADSU et la Customs Anti-Narcotics Section (CANS) de la Mauritius Revenue Authority (MRA) avaient effectué cette saisie à l’issue des informations obtenues dans le milieu carcéral par le service de renseignements de l’administration pénitentiaire.
L’ADSU et la CANS ont eu recours à une balance normalement utilisée pour peser des bagages afin de déterminer le poids des colis de drogue car ils ne s’attendaient pas une prise aussi exceptionnelle. Quand tout le lot dépouillé de ses emballages a été pesé au Forensic Science Laboratory (FSL), sa balance calibrée affichait 119 kilos comme poids net.

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