Le gouvernement Lepep n’est pas mieux que le régime travailliste. Il serait même pire au vu de certaines décisions prises quant à l’avenir du pays et de promesses non tenues jusqu’ici, estime Rezistans ek Alternativ. Le parti de gauche estime ainsi que les projets de privatisation du port et de la Central Water Authority est en continuité de ce qui a été initié sous le régime Ramgoolam, avec Rama Sithanen aux finances. Alors que le thème retenu pour les célébrations du 12-Mars est « Nou destin dan nou lame », rien n’est moins vrai, estime le parti au papillon.

Ashok Subron n’y est pas allé de main morte, arguant que la cession de la Cargo Handling Corporation à une compagnie des Emirats Arabes unis pendant 99 ans serait le « second plus grand crime », après l’excision de l’archipel des Chagos, commis par l’Etat mauricien. Une telle décision, insiste Subron, engage l’avenir du pays sur quatre générations. Et comporte des risques énormes étant donné que de nombreux produits essentiels transitent par le port. Il en va de même en ce qui concerne la privatisation de la CWA – pour lequel le gouvernement cherche un partenaire stratégique, soutient Subron. « On ne peut pas mettre notre vie entre les mains d’étrangers », dit-il.

Les smart cities, estime Subron, sont en train de diviser le pays. chaque « groupe » de ministres défendant son projet. Subron dit craindre une « nouvelle colonisation » du pays. Ces nouvelles villes sont, selon lui, destinées uniquement aux étrangers et aux riches du pays. Cela alors que les inégalités se creusent à Maurice, comme relevé dans un récent rapport de la Banque mondiale. Le parti de gauche estime toutefois que cette situation est le résultat de l’application, par le gouvernement, de mesures préconisées par cette institution.

Le salaire minimal, l’une des mesures phares de l’Alliance Lepep, note Rezistans ek Alternativ, se fait toujours attendre après 14 mois au pouvoir. Vishnu Lutchmeenaraidoo s’était pourtant engagé, dit Subron, à ce que cela soit institué au bout de 3 mois en poste. Or, poursuit-il, le ministre des Finances veut aujourd’hui solliciter une étude de la Banque mondiale sur cette question.

Le parti au papillon est également revenu, durant sa conférence de presse du jour, sur le procès en cours pour contester la constitutionnalité de l’obligation pour un candidat aux élections de déclarer son appartenance ethnique. Le comité interministériel sur la réforme électorale – dont cette question fait partie – a démarré ses travaux, a indiqué Stefan Gua. Sauf que Rezistans ek Alternativ n’a toujours pas été convoqué devant cette instance, ni n’a-t-il reçu de rapport. Le PTr avait utilisé une « manœuvre dilatoire », affirme Stefan Gua, par rapport à la réforme électorale et la représentation ethnique. « Nous n’accepterons pas que le gouvernement actuel nous fasse la même chose », a-t-il déclaré. La prochaine audience en Cour suprême est prévue pour le 22 mars.

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