Le 7 janvier 2015, 12 personnes ont été assassinées à Paris, dans les locaux de Charlie Hebdo.

Horreur. Stupéfaction. Indignation. Tristesse.

Des hommages. Des réactions. Des propos poignants. D’autres désolants.

Tuer n’est et ne sera jamais justifié.

Personne ne mérite d’être assassiné. Peu importe ce qu’il pense, dit, fait ou écrit.

Trois axes se dégageant des réactions de ces derniers jours dans le monde, interpellent.

1. L’association entre un groupuscule de terroristes et la religion musulmane

Cet amalgame est malheureusement, injustement et trop rapidement fait.

Les assassins se sont cachés derrière le nom d’Allah pour justifier ce meurtre.

Dissocier la Foi de nos frères et sœurs musulman/es de ces actes odieux est capital.

De beaux hommages à ceux qui ont perdu la vie dans cet atroce assassinat ont été écrits, dits, dessinés.

Ces meurtriers, en tuant douze êtres humains ce 7 janvier à Paris, ont causé énormément de tort aux familles et amis de ces personnes. Au symbole de liberté d’expression. A de multiples êtres dans le monde. A ceux de foi musulmane.

Cette image, parmi les nombreuses œuvres des artistes, dessinateurs et caricaturistes, le traduit bien.

charlie_blog melanie

2. La liberté d’expression est-elle absolue ?

Comment définir la liberté d’expression ? Peut-on la définir?

Selon l’article 4 de la Déclaration des Droits de l’Homme de 1789, « la liberté consiste à pouvoir faire tout ce qui ne nuit pas à autrui : ainsi, l’exercice des droits naturels de chaque homme n’a de bornes que celles qui assurent aux autres Membres de la Société la jouissance de ces mêmes droits. Ces bornes ne peuvent être déterminées que par la Loi. »

« Faire ce qui ne nuit pas à autrui » est retenu.

L’article 11 de 1789 stipule que « la libre communication des pensées et des opinions est un des droits les plus précieux de l’Homme : tout Citoyen peut donc parler, écrire, imprimer librement, sauf à répondre de l’abus de cette liberté dans les cas déterminés par la Loi ».

En 1948, l’article 19 dispose que : « Tout individu a droit à la liberté d’opinion et d’expression, ce qui implique le droit de ne pas être inquiété pour ses opinions et celui de chercher, de recevoir et de répandre, sans considérations de frontières, les informations et les idées par quelque moyen d’expression que ce soit. »

Toute communication ou expression est effectuée avec des objectifs définis. Différents selon les domaines de travail. On s’exprime donc avec des objectifs:

– cognitifs : transmettre, faire connaître, informer, enseigner, faire réfléchir.

– conatifs : construire une image positive, stimuler les désirs de l’autre, faire agir.

– affectifs : séduire, faire rire, être apprécié et aimé. Etc.

Il importe de réfléchir aux objectifs de communication et d’expression de tout message. De toute caricature.

Quel est leur but?

Amuser ? Faire réfléchir ? Exprimer sa pensée simplement ? Dénigrer ?

Certaines caricatures, bien qu’elles ne soient que caricatures, peuvent ressembler plus à la violence qu’à l’humour. Notamment si l’objectif est de faire du tort à l’autre.

C’est compréhensible que certaines caricatures aient pu blesser et faire mal.

La liberté d’expression est précieuse. Est-elle pour autant absolue ?

Que l’expression ait pu blesser ne justifie en aucun cas ces meurtres.

3. « Je suis Charlie »

Un impressionnant partage de ce slogan et hashtag aux 4 coins du monde s’observe.

Par solidarité. Empathie. Appartenance. Ou autre.

Joachim Ronchin, directeur artistique et journaliste musical pour le magazine Stylist a créé ce slogan le 7 janvier car il n’avait pas de mots pour exprimer toute sa peine. Et que c’était comme si il était touché personnellement. C’est sa manière de le vivre et de l’exprimer.

Des discussions sur le Web, sur les réseaux sociaux et des propos dénigrant certains ne s’associant pas à ce slogan, posent question.

Quid de la liberté de perception et d’expression (tant qu’on y est) de chacun, face au fait d’être ou non Charlie ?

Faut-il nécessairement « être Charlie » pour condamner la barbarie de ces homicides ?

Ou pour exprimer sa colère, son indignation ou sa solidarité ?

Plusieurs personnes ont perdu la vie dans cette tragédie.

La solidarité, le refus de la violence, de toute forme de violence sont prioritaires.

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