La demande de révision judiciaire de Serge Clair a été appelée, ce lundi 15 octobre. Le Chef Commissaire de Rodrigues conteste les conclusions de la Commission d’enquête sur  la drogue présidée par l’ex-juge Paul Lam Shang Leen à son encontre et contre son parti, l’Organisation du peuple de Rodrigues (OPR). Celle-ci n’a pas respecté les «rules of natural justice and fairness», estime Clair, car il n’a pas eu l’occasion de «répondre aux allégations et accusations».

L’affaire sera entendue de nouveau le 22 octobre pour que Paul Lam Shang Leen et ses assesseurs Sam Lauthan et Ravind Domun communiquent leurs positions. MAnwar Abbasakoor représente Serge Clair.

Tout comme des confrères avant eux, les avocats Anupam Kandhai et Abdool Hamid Jagoo contestent certaines conclusions du rapport de la Commission d’enquête. C’est à travers leurs représentants légaux qu’ils ont fait une demande pour une Judicial Review devant le Senior Puisne Judge Eddy Balancy en Cour suprême, ce lundi 15 octobre.

Quant à l’ex-ministre de l’Egalité des genres, Roubina-Jadoo Jaunbocus, présente en Cour, elle a déposé des documents relatifs à sa demande de révision judiciaire. Toutefois, l’ex-juge Paul Lam Shang Leen conteste cette procédure, a fait savoir son représentant légal.

Vikash Rampoortab pourra, pour sa part, procéder avec sa demande de Judicial Review, lui a fait savoir le juge Balancy.

Serge Clair n’a pas eu l’occasion de «répondre aux allégations et accusations»

«Je n’ai pas été convoqué» par la Commission d’enquête sur les drogues, souligne Serge Clair dans sa requête. Que ce soit durant les quatre jours d’audition à Rodrigues, du 10 au 16 avril 2016, ou autre.

Pour le leader de l’OPR, l’ex-juge Lam Shang Leen et ses assesseurs n’ont pas menée une «full, faithful and impartial inquiry», selon l’article 7 de la Commission of Inquiry Act. Ni n’ont-ils appliqué la «law of evidence».

Serge Clair estime ainsi qu’il aurait dû avoir été entendu par la Commission suivant les informations que celle-ci avait obtenues sur lui suivant l’audition d’un «membre de l’opposition» rodriguaise. Et qu’il aurait dû pouvoir contre-interroger cette personne.

Or, c’est en se basant sur le témoignage de cette personne que la Commission d’enquête conclut qu’il y a eu ingérence politique dans le transfert de policiers suite à l’arrestation de trafiquants de drogue et de leurs acolytes.

L’ex-juge avait évoqué deux transferts punitifs d’un agent local de l’Anti-Drug and Smuggling Unit. L’un pour avoir appréhendé Luco Philippe (qui a été garde du corps de Clair et dont les frères sont associés au trafic de drogue) et le second après que le prévenu se soit donné la mort en cellule à l’issue de sa condamnation. Lam Shang Leen fait ressortir dans son rapport que le seul «reported case of political influence of drug trafficking was in Rodrigues».

Serge Clair a fait l’objet de critiques à Maurice et à Rodrigues car il est toujours en poste comme Chef commissaire dans le sillage du rapport Lam Shang Leen. D’aucuns estiment qu’il aurait dû emboiter le pas à Roubina Jadoo-Jaunbocus et Sanjeev Teeluckdharry et démissionner.

 

Demande de révision judicia… by on Scribd

Facebook Comments