Mieux vaut tard que jamais. C’est à partir de la semaine prochaine que des caméras de vidéosurveillance seront installées au cimetière de l’Ouest afin d’éviter que ce site anciennement connu comme le cimetière Fort-Blanc où sont enterrées des personnalités de l’époque coloniale française et britannique depuis 1771 ne soient complètement dépouillé.

L’initiative revient à la Fondation Fort Blanc présidée par Philippe La Hausse de La Louvière qui a mis sur pied une société à but non-lucratif, Sauvegarde Cimetière de l’Ouest. Celle-ci a pour mission de surveiller et de réhabiliter le cimetière qui compte de nombreux caveaux et tombés classées comme patrimoine historique depuis les années 50, la municipalité de Port-Louis ayant démontré son impuissance à empêcher des voleurs à piller les cercueils et à voler des croix et autres décorations en métal. Même la tombe du premier lord-maire, Louis Léchelle, est dans un état déplorable (photo).

C’est à l’initiative du gouverneur Desroches que le cimetière de Fort-Blanc a été crée en 1771. Il souhaitait remplacer le cimetière de L’Enfoncement qui, comme son nom l’indique, était situé sur les marécages sur la rive droit du Ruisseau du Pouce, où se trouve aujourd’hui une partie du Jardin de la Compagnie et l’immeuble Garden Tower (ex-Hawker’s Palace), pour éviter la propagation de la petite vérole.

Chèvres, chiens, toxicomanes et autres sorciers arpentent ce lieu où reposent des notables, des militaires et des religieux tels le gouverneur France David Charpentier de Cossigny – gouverneur français de l’île Bourbon, de l’Isle de France et de Pondichéry – et le révérend Jean Le Brun qui ont grandement influencé le développement de l’île. La tombe de Mère Marie Emilie Raynaud Barthélemy, qui a œuvré chez les sœurs du Bon et Perpétuel Secours pour venir en aide aux immigrants chinois victimes de choléra, est aujourd’hui un haut lieu de la sorcellerie.

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