Nous sommes convaincus que le travail est le fondement de l’épanouissement des personnes et des sociétés. Source de revenu décent, le travail ouvre la voie au progrès social et économique au sens large, en renforçant les individus, leurs familles et leurs communautés.

Pourtant, la technologie, la démographie, le changement climatique et la mondialisation transforment le travail à une vitesse, une profondeur et une échelle inédites. Ces changements sont pleins de promesses mais également porteurs de beaucoup d’incertitudes sur l’avenir du travail. La crainte que si certains peuvent tirer grand profit de ces changements radicaux, beaucoup d’autres ne le pourront pas, est devenue une préoccupation majeure, surtout au moment où de nombreux pays sont confrontés à un chômage de masse.

Si trop de personnes s’inquiètent d’être laissées pour compte, si nos sociétés ne sont plus capables d’apporter des changements positifs, il y a de fortes chances pour que des forces perturbatrices minent la croissance et déstabilisent l’harmonie sociale et politique. En effet, la tendance dont nous sommes témoins d’un virage vers la pensée populiste est l’un des principaux défis de notre époque.

C’est pour cela que nous devons encourager le potentiel de création d’emplois que représente la transition vers la viabilité environnementale et vers un système mondial d’échanges ouvert et équitable, fondé sur des valeurs fortes de droits, de liberté et de solidarité. La mondialisation doit bénéficier à tous. Seules les personnes qui éprouvent un sentiment de sécurité au présent peuvent accueillir favorablement un avenir incertain.

Plutôt que d’adopter une approche attentiste, nous devons réfléchir sérieusement à l’avenir du travail que nous voulons et comment y parvenir. L’avenir n’est pas prédéterminé, il peut être influencé par les choix de société et de politique que nous faisons aujourd’hui.

Pour favoriser l’émergence d’idées et de solutions face à ces enjeux fondamentaux liés au travail, nous avons accepté de coprésider la nouvelle Commission mondiale sur l’avenir du travail lancée aujourd’hui par l’Organisation internationale du Travail (OIT). Cette Commission, qui s’inscrit dans le cadre de l’initiative du centenaire de l’OIT sur l’avenir du travail, rassemble d’éminents penseurs et experts du monde entier. Elle soumettra son rapport aux Etats membres de l’OIT en 2019.

Cette initiative est en effet une mobilisation véritablement mondiale – plus de 100 pays ont organisé des dialogues nationaux entre gouvernements, employeurs et travailleurs, afin de réfléchir aux approches qui permettront de relever les futurs défis au sein du marché du travail. La contribution de la Commission sera aussi une partie importante du suivi du Programme historique de développement durable à l’horizon 2030. L’Objectif 8, en particulier, concerne la promotion d’une croissance économique durable et partagée, du plein emploi productif et du travail décent pour tous.

Depuis près d’un siècle, l’OIT a contribué de manière remarquable à faire du monde du travail un monde meilleur. Elle l’a fait en rassemblant les représentants des gouvernements, des travailleurs et des employeurs au service de la justice sociale.

Reconnaissant qu’il nous appartient de créer l’avenir du travail plutôt que de laisser des forces que nous sommes incapables de contrôler nous l’imposer, nous sommes convaincus que l’avenir recèle un puissant message d’espoir. Nous sommes engagés à diriger cette Commission mondiale dans cet état d’esprit, et de donner la priorité aux solutions concrètes, aux conseils politiques et aux bonnes pratiques, dans le but de faire de l’avenir du travail un avenir qui inclue chacune et chacun.

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