Le directeur général de la commission anticorruption s’est caché le visage à l’aide d’une brochure pour éviter de parler à un journaliste à sa sortie du Privy Council, ce mardi 15 janvier. Or, pendant plusieurs heures, il venait d’être ostensiblement filmé par les caméras du Judicial Committee of the Privy Council pendant que David Perry, l’avocat du Directeur des poursuites publiques (DPP), effectuait sa plaidoirie.

La présence de Navin Beekarry a interpellé plus d’un, aussi bien au sein de la profession légale que parmi le grand public. En effet, après avoir changé de cap par rapport au dossier Medpoint, seule une written submission de l’avocat de l’Independent Commission against Corruption a été acceptée par le Privy Council. Dont les law lords n’ont d’ailleurs à aucun moment fait mention durant les trois heures et demie de débats, hier.

Plusieurs membres de la profession légale s’interrogent donc sur la pertinence du déplacement du directeur général de l’Independent Commission against Corruption (ICAC) à Londres alors que sa présence n’était d’aucun apport à la défense de Pravind Jugnauth et encore moins au Queen’s Counsel représentant le DPP. «Sa présence n’était d’aucune utilité», insiste un Senior Counsel.

Dès lundi, ION News avait appris que Navin Beekarry se trouvait à Londres pour assister à la session du Privy Council du 15 janvier. Nous avons sollicité le responsable de communication de l’ICAC qui est resté injoignable.

Les déplacements à l’étranger de hauts cadres d’institutions publiques étant soumis à l’approbabtion du Prime minister’s office ou du ministère des Finances, pour le paiement des per diem, nous avons également sollicité une explication du bureau de Pravind Jugnauth.

Lundi, Ken Arian, le directeur de la communication de Pravind Jugnauth, a d’abord dit ne pas savoir que Beekarry se trouvait à Londres. Avant d’expliquer à ION News qu’il allait vérifier les informations et revenir vers nous. Les nombreux appels et messages que nous lui avons envoyés depuis et jusqu’à ce mercredi 16 janvier sont restés sans réponse.

Pourtant, les questions d’ION News étaient précises. A Arian, nous avions demandé si le PMO était au courant du déplacement de Beekarry à Londres. Si le PMO avait approuvé un tel déplacement. Et également de nous indiquer si le PMO était en présence d’une requête pour avaliser le financement du voyage, du séjour et des per diem du directeur général de l’ICAC et si la requête avait été agréée.

Nous attendons toujours les réponses. Les nombreuses personnes qui ont regardé Navin Beekarry durant les débats au Privy Council aussi.

Photo : Navin Beekarry (à g.) écoutant la plaidoirie de David Perry (à dr. à l’avant-plan) dans le cadre de l’affaire Medpoint qui était entendue par le Privy Council, le 15 janvier.

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