«Privatisation». Ivan Collendavelloo récuse ce terme pour qualifier le projet d’affermage envisagé pour la Central Water Authority (CWA). Même s’il admet en avoir lui-même «abusé». Il n’empêche que le projet d’associer le fournisseur d’eau à un partenaire stratégique est toujours d’actualité. Tout comme le calendrier communiqué par le Deputy Prime minister (DPM) lors d’une précédente Private Notice Question, en avril dernier.

Cependant, rien ne sera finalisé sans l’aval du Conseil des ministres, a précisé Collendavelloo.

«Je conseillerai de ne pas abuser du terme ‘privatisation’ comme je l’ai fait», a lancé le ministre des Services publics, affable, à Xavier Duval. Le premier nommé insiste, face à Duval, qu’aucun bail ne sera accordé à l’opérateur qui «ne fera qu’opérer».

L’objectif, réitère Collendavelloo à l’Assemblée nationale, est d’améliorer les services de la CWA à travers l’apport de technologie et d’expertise du partenaire stratégique. Et que le fournisseur puisse opérer seul à la fin du contrat qui les liera.

Mais si une pompe mise à disposition se casse, qui sera responsable ? a encore voulu savoir Duval. «Vous entrez là dans les détails» qu’il faut, bien sûr, étudier et qui sont en cours d’examen, a répliqué Collendavelloo. Des discussions que le DPM, le moment venu, compte aussi avoir avec le leader de l’opposition s’il le souhaite.

«Il avait tort»

Confirme-t-il que le bureau du Premier ministre, et non le sien, étudie d’autres possibilités, comme cela a été rapporté dans la presse ? «Je ne sais pas pour le bureau du Premier ministre. Je sais pour mon ministère. Toutes les options sont à l’étude au niveau de mon ministère», a rétorqué le ministre au leader de l’opposition.

«Il n’y a jamais eu l’intention d’une majoration généralisée des tarifs de l’eau», a également soutenu Collendavelloo. Il était question d’une hausse ciblée de 30% pour ceux dont la consommation mensuelle dépasse 50 mètres cubes d’eau. Mais cela s’avère difficile, la majorité souscrivant déjà au «bulk tariff».

Qu’en est-il des chiffres cités par Yousouf Ismaël, directeur général de la CWA, en janvier dans un article de presse ? «Peut-être a-t-il pensé que c’était une bonne solution», a déclaré Collendavelloo, «mais il avait tort». Il n’a jamais été question d’augmenter les tarifs pour ceux consommant entre 12 et 50 m3.

En tout cas, la pénalité appliquée aux propriétaires de piscine – annoncée dans le Budget du 14 juin – n’a pas pour vocation de ramener des sous dans les coffres de la CWA. «L’idée générale est d’être un symbole.»

Pas de recrutement «direct»

Pour ce qui est des 150 General Workers dont le contrat d’un an n’a pas été renouvelé, «il était clair» que lorsque celui-ci leur a été proposé il y a un peu plus d’un an, il devrait aussi chercher du travail ailleurs, a soutenu le DPM. Les trois mois supplémentaires qui leur avaient été accordés ont servi de préavis, a-t-il poursuivi.

Il avait été décidé que le recrutement se ferait à travers le ministère du Travail à cause de manquements et d’irrégularités notés dans le système de «contracteurs» qui avait cours jusqu’alors à la CWA. Comme cette cinquantaine d’employés affectés aux tâches administratives sans pour autant avoir les qualifications requises.

A Duval, celui-ci répond toutefois ne pas être au courant qu’un directeur des ressources humaines avait promis à ces ex-employés qu’ils seraient maintenus à leurs postes. Si cela s’avère, dit-il à Duval, cela a été fait «sans l’autorité de la CWA» car «les ordres étaient clairs».

Ces General Workers aujourd’hui «sur le pavé», pour reprendre l’expression de Duval, peuvent toutefois participer à l’exercice d’embauche de la CWA. Par le biais du ministère du Travail. Car il n’y aura pas de recrutement «direct».

Peut-il faire circuler la liste de candidats soumise par le ministère du Travail ? avec adresses et dates d’enregistrement ? a encore demandé Duval. «Je ne veux pas le faire», a rétorqué le DPM, en se réfugiant derrière la Data Protection Act.

Le bon mot

«Hopefully, by that time I will not be leader of the opposition.» Ces propos de Xavier Duval ont eu le don d’égayer la tranche réservée à la PNQ. Même Ivan Collendavelloo s’est amusé de cet «espoir» de son interlocuteur, auprès de qui il s’engageait de discuter des détails du projet d’affermage quand celui-ci se préciserait.

«J’espère aussi que vous ne serez pas leader de l’opposition pendant longtemps», a repris le DPM, de bonne humeur. En ajoutant, après quelques mots échangés avec sir Anerood Jugnauth, que les élections générales n’étaient pas pour autant «derrière la porte».

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