La deuxième partie des travaux parlementaires de ce mardi a été marquée par de violents échanges entre Reza Uteem et Showkutally Soodhun. C’était lors d’une question concernant les pas géométriques adressée au ministre du Logement et des Terres.

Le député Reza Uteem a voulu savoir le nombre de baux octroyés depuis janvier 2015. Les choses démarrent tranquillement avec Showkutally Soodhun qui explique qu’à ce jour, 81 baux ont été approuvés et alloués, et 68 baux existants ont été renouvelés. Cependant, le ton est monté d’un cran lorsque Mahen Jhugroo veut savoir si les mineurs peuvent faire des demandes de bail. Le ministre répond que non. Et prend alors pour cible Reza Uteem.

Soodhun allègue qu’une compagnie dont Reza Uteem est le seul actionnaire est mandataire a obtenu un bail pour un site de 634 mètres carrés « pieds dans l’eau », à Quatre-Cocos. La compagnie est mandataire d’un trust dont les seuls bénéficiaires, selon le ministre, seraient tous mineurs, membres de la famille Uteem. Soodhun d’ajouter qu’au vu des « violations apparentes des lois et procédures » dans ce dossier, le cas sera référé au ministère de la Bonne gouvernance pour une évaluation complète.

S’ensuivit un énorme vacarme dans la chambre. « Shame! Shame! », pouvait-on entendre des travées de l’opposition. Les piques fusent des deux côtés de l’hémicycle.

« Zot aranze ant zot », lance Paul Bérenger en ciblant Maya Hanoomanjee, avec qui il a de vifs échanges. Shakeel Mohamed s’est aussi mis de la partie. Maya Hanoomanjee a dû hausser le ton pour que le calme revienne.

Reza Uteem n’en démord pas et enchaîne avec une question supplémentaire sur la Société Mohamed Umeeir Ibne Showkut. « Mon fils, mon fils », répond tout de suite Showkutally Soodhun. Reza Uteem insiste, pour sa part, que ce dernier a demandé un bail industriel pour 60 ans alors que le bail initial porte sur un bail pour campement site lease.

C’est dans un accès de colère que le ministre du Logement et des Terres a expliqué que tout a été fait dans la transparence : « Si quelqu’un a des preuves, qu’il aille à l’ICAC ou au CID. » Soulignant que c’est « une pratique courante » au ministère de convertir des baux pour campement en baux industriels, pour lesquels un tarif différent est appliqué.

Et d’avancer qu’il est prêt à démissionner s’il y a eu maldonne.

Réagissant lors d’un point de presse, hier, Shakeel Mohamed estime que Showkutally Soodhun « n’aurait pas dû se servir de l’Assemblée nationale pour régler ses comptes avec le député Uteem ». Le ministre, poursuit-il, a agi « contre l’éthique et contre les standards de l’Assemblée nationale », en donnant des noms de gens absents de l’hémicycle, « qui plus est mineurs », et qui ne peuvent donc pas se défendre.

Sa « façon d’attaquer » le parlementaire mauve est « dérangeante », fait-il Shakeel Mohamed. Mais « la réaction de la Speaker » l’est encore plus, selon lui. La transmission en direct des travaux parlementaires, est-il d’avis, mettra en lumière « les failles du gouvernement.

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