Les deux anciens camarades de parti n’ont pas croisé le fer. Au contraire, la Private Notice Question de ce mardi 3 février à Ivan Collendavelloo a été l’occasion pour l’un et l’autre de s’accorder sur le fait que le projet CT Power devrait être stoppé. C’est, en tout cas, ce qu’a avancé le ministre de l’Energie au Parlement, aujourd’hui. Collendavelloo compte recommander au Conseil des ministres de ne pas « go forward » sur ce dossier. Une décision qu’a saluée Paul Bérenger, leader de l’opposition : « Je suis heureux de l’entendre. »

A ce stade, le ministre de l’Energie et des Utilités publiques indique qu’une requête a été faite auprès de la firme malaisienne pour qu’elle révèle ses sources de financement et fournisse une garantie quant à sa capacité financière à mener à terme les travaux, conformément à la EIA Licence délivrée janvier 2013. Cela après une rencontre entre les ministres des Finances et de l’Energie avec des représentants de CT Power en janvier de cette année. Collendavelloo dit être toujours en attente des documents requis.

Des alternatives sont toutefois à l’étude en cas d’abandon du projet à Pointe-aux-Caves, afin d’assurer la production des 50 MW supplémentaires requis par le Central Electricity Board pour 2017 et 2018 :

– l’installation de quatre moteurs à huile lourde d’une capacité totale de 60 MW à la station de St Louis ;

– le prolongement du Power Purchase Agreement avec Beau-Champ ;

– des projets s’appuyant sur les énergies renouvelables, dont l’utilisation des déchets et de la biomasse. Et le ministre de citer en exemple des projets de panneaux solaires en Allemagne, à Abu Dhabi, où une ville entière carbure au soleil, mais aussi plus près de nous, à La Réunion et aux Seychelles. Certes, « cela coûte plus cher », a concédé Ivan Collendavelloo, « mais nous devons comme ces pays amis, adapt and apply. »

Du reste, Collendavelloo indique que le gouvernement est en attente du rapport de Banque mondiale portant sur la production d’énergie à l’échelle nationale au-delà de 2018. Ce qui est certain, a assuré le ministre, c’est que tout sera fera par appel d’offres et dans la transparence. Et que l’accent sera sur les énergies propres dont le waste-to-energy. Et d’expliquer que l’un de nos bailleurs de fonds, l’Agence française de développement, a fait comprendre « in no uncertain terms » qu’elle ne financerait pas de projet à base de charbon.

Abordant un autre volet, Paul Bérenger a voulu savoir ce qu’il en était des allégations de fraude et de corruption dans ce dossier. Le ministre de la Bonne gouvernance, Roshi Bhadain, ayant déclaré début février que CT Power était dans son « collimateur ». « CT Power is also in my collimateur, a assuré Collendavelloo d’un ton plaisant. We are both using the same collimateur.  » Jusqu’ici, toutefois, il n’y a pas de preuve étayant ces allégations. « But I am not a Colombo », a-t-il lancé dans un rire général.

Par ailleurs, indique Collendavelloo, le professeur Joël de Rosnay a signifié son intention de conseiller le gouvernement pour améliorer et moderniser le réseau électrique du CEB.

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