Une nouvelle campagne d’abattage des chauves-souris aura de nouveau lieu cette année. Le ministère de l’Agro-industrie considère qu’il faut réduire le nombre de ces mammifères accusés par arboriculteurs fruitiers de détruire leurs récoltes de mangues et de letchis, voire de bananes de type « gingeli ». Cet exercice est vivement critiqué par des organisations internationales, car la roussette est une espèce protégée.

Il y a quelques jours, l’Union internationale pour la conservation de la nature (UICN) a publié une liste rouge d’espèces menacées d’extinction sur laquelle figure la roussette mauricienne connue pour son rôle de pollinisateur. « La population de cette espèce de grande chauve-souris, endémique des îles Maurice et de la Réunion, a diminué d’environ 50% entre 2015 et 2016, en grande partie à cause d’une campagne d’abattage initiée par le gouvernement mauricien », indique-t-elle.

Depuis 2015, ces arboriculteurs ont eu des rencontres réguliers avec le ministre Mahen Seeruttun pour lui demander comment les autorités peuvent les aider à prévenir la perte de leurs récoltes. Ils considèrent qu’avec la rareté des cyclones ces dernières années, les chauves-souris se sont grandement multipliées.

L’abattage par la Special Mobile Force (SMF) a été décidé même si Maurice est signataire d’une convention internationale protégeant la roussette. L’espèce endémique, le « Pteropus niger » est un mets recherché par certains gourmets à cause de son goût fruité, mais  toute personne trouvée coupable de l’avoir chassé risque cinq ans de prison, assortie d’une amende de Rs 100 000.

Les dommages des chauves-souris aux vergers commerciaux ainsi que les arrière-cours ont été estimés à 73% pour le letchi et 42% pour les mangues en 2014. Huit ans plus tôt, l’abattage sélection avait débuté dans des vergers, mais a été un véritable désastre en raison de l’heure choisie pour un tel exercice : 16 heures à 22 heures.

En 2009, la pose des filets subventionnés à 75% par l’Etat était devenue un moyen pour réduire les dégâts. La note s’est cependant avérée salée pour les contribuables : Rs 29,5 millions de roupies ont été dépensées pour satisfaire 4 449 arboriculteurs. Des goyaviers, des jacquiers et de manguiers ont été mis en terre pour satisfaire leur appétit croissant, en pure perte.

Alors que Mahen Seeruttun avançait que le nombre des roussettes est passé de 55 000 en 2010 à 90 000 en 2013, le Mauritian Wildlife Fund (MWF) estime que les autorités se sont trompées dans le décompte, les chauves-souris étant souvent en déplacement. Il faisait aussi ressortir que les dégâts sont exagérés.

Alors que Maurice va se nouveau éliminer la roussette, en France, le public est invité à admirer des chauves-souris de Rodrigues lors de deux rendez-vous nocturnes dans le parc zoologique de Paris les jeudis 19 et 26 juillet. La roussette de Rodrigue est menacée d’extinction à cause de la destruction de son habitat naturel et il existe moins de 1 200 individus encore en liberté, fait ressortir le quotidien français Le Parisien.

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