«La prochaine fois que j’irai à Maurice, c’est pour assister à un procès.» L’ex-époux de Michaela Harte n’oublie pas les circonstances dans lesquelles il a perdu sa jeune mariée. Ni le fait que la famille de l’institutrice et lui attendent que ceux qui l’ont tuée répondent de leurs actes. Ce lundi 2 décembre, John McAreavey lance «Murder in Mauritius», un podcast retraçant le procès et le «calvaire» qu’a vécu la famille.

McAreavy a, dans une série d’entretiens dans les médias nord-irlandais, dénoncé les dysfonctionnements des autorités mauriciennes. «Vous ne pouvez continuer à désigner votre pays comme une ‘île paradisiaque’ si vous n’êtes pas tenus pour responsable quand les choses virent au drame», a-t-il notamment déclaré à BBC News NI.

Michaela Harte a été tuée lors de sa lune de miel à Maurice en janvier 2012. Accusés de meurtre, deux employés de l’hôtel Legends (aujourd’hui Lux* Grand-Gaube), où séjournait le couple, ont été acquittés en juillet 2012.

Le podcast retrace le «calvaire» par lequel la famille est passée, de même que les éléments de preuve contre Avinash Treebhoowon et Sandip Moneea, a expliqué McAreavy sur le Pat Kenny Show.

L’ex-époux de Michaela Harte, tuée lors de sa lune de miel à Maurice en janvier 2011, a ainsi vivement critiqué le fait que le procès est devenu un «cirque» à cause d’un «tribunal bidon». «La vérité s’est perdue et nous voulions présenter les preuves.» Car «les preuves sont très, très solides et c’est pourquoi nous sommes si sûrs que les hommes acquittés sont, en fait, responsables» de la mort de Michaela Harte, a déclaré son ex-époux.

Il estime, par ailleurs, que les avocats d’Avinash Treebhoowon et Sandip Moneea ont «propagé des rumeurs». Pour gagner la sympathie des jurés, la défense a notamment joué la carte des «riches blancs occidentaux qui s’acharnaient contre ces pauvres hommes démunis» accusés de meurtre «parce que quelqu’un devait être tenu pour responsable».

Une nouvelle enquête lancée à l’issue de ce procès n’a rien donné. En avril 2017, John McAreavy était de nouveau dans l’île avec l’espoir de pouvoir faire avancer les investigations. Il avait notamment promis une récompense de Rs 2 millions pour quiconque aurait de nouvelles informations sur les meurtriers de Michaela Harte, , fille de Mickey Harte, manager de l’équipe Tyrone GAA.

«For them to just park everything, to ignore me because I’m in Ireland and I’m out of sight and out of mind isn’t good enough», a-t-il souligné dans une virulente sortie contre les autorités mauriciennes.

John McAreavy lance ainsi un appel aux politiques irlandais pour qu’ils demandent officiellement aux autorités mauriciennes «où en est cette affaire et ce que vous comptez faire». Car «nous avons inévitablement besoin d’action», a-t-il encore fait valoir. «Ils peuvent m’ignorer mais ils ne peuvent pas ignorer nos représentants politiques en Irlande.»

Sanjeev Teeluckdharry, qui avait défendu Treebhoowon, a aussi réclamé une nouvelle enquête. Fustigeant la police pour un travail bâclé. «Ils n’ont pas mené l’enquête comme il faut et ils se sont hâtés à trouver deux boucs-émissaires», a déclaré l’homme de loi, selon le Belfast Telegraph.

Si Treebhoowon a avoué, c’est parce qu’«ils ont torturé mon client», soutenu l’ancien député. La police a obtenu des aveux «sous la torture et en usant de violence».

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