Voici exactement un mois que l’alliance Travailliste-MMM est officiellement « off » et cela, « pour de bon ». Parce que Navin Ramgoolam a « cédé à des pressions » en tentant de revenir sur des « conditions fondamentales » d’un deal d’alliance rouge-mauve. Et voici une semaine que le pays constate  – grâce à la diffusion en direct des débats parlementaires – l’étonnante complicité entre Paul Bérenger et le Premier ministre. La conclusion s’impose : « la rupture pour de bon » n’était qu’une « cooling off period » déguisée.

Néanmoins, bien des choses ont été réalisées en un mois. Bérenger, notamment, a enfin donné l’impression de reprendre du poil de la bête. En tentant, ici, de mobiliser [maladroitement] l’opposition et, là, en brandissant [l’hypothétique] menace de motion de censure contre le gouvernement.

Avec la reprise des travaux parlementaires, Bérenger a également démontré sa volonté de placer le MMM « on the right side of History », en compagnie du PTr, en soutenant avec vigueur l’amendement constitutionnel voté ce vendredi. Deux Private Notice Questions plus tard, Bérenger a également pu démontrer que le MMM et le PTr ne sont finalement pas si opposés que cela sur l’avenir énergétique du pays ou sur la lutte contre la fraude et la corruption.

Côté rouge. Ramgoolam a eu ce qu’il cherche toujours : du temps. L’homme qui n’aime pas qu’on lui mette la pression a bénéficié d’un mois entier pour respirer. Cela lui a probablement permis d’éteindre quelques feux de broussailles qui menaçaient. Voire aussi, probablement, de faire le deuil de « ceux qui ne l’ont pas laissé tomber » mais qu’il devra à son tour sacrifier.

Loin des ultimatums réels ou inventés, le chef du gouvernement a également eu un mois pour jauger chacune des « conditions fondamentales » d’une alliance PTr-MMM. Dont la très emblématique répartition 30-30 des tickets. Enfin, comme certains mauves le diront, Ramgoolam a aussi eu le temps de porter sa croix et, ainsi, de se « refaire une virginité ». En se lamentant tantôt de ceux qui veulent faire capoter le deal entre la clé et le cœur. Et en démontrant tantôt comment « les deux principaux partis du pays » ont, en fait, un agenda commun pour notre démocratie et, plus généralement, pour l’avenir du pays.

Vient donc l’heure de la finalisation du deal. Contrairement à la première fois, les négociations auront lieu loin des caméras et à l’abri de toute oreille indiscrète. Notre petit doigt nous dit aussi que Ramgoolam devrait demander au moins une concession symbolique à Bérenger. Ce dernier acceptera-t-il cet ultime sacrifice ? Ou alors Ramgoolam reviendra-t-il à de meilleurs sentiments ? On le saura bien assez vite. Probablement avec une dissolution du Parlement avant la reprise des travaux parlementaires le 22 juillet ou seulement quelques jours plus tard.

Si ce n’est pas le cas, ce ne sera pas un drame. Après tout, les négociations d’alliance PTr-MMM sont rompues « pour de bon », depuis un mois. Elles peuvent continuer à rester ainsi jusqu’en mai 2015.

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