Le contrat de Mekraj Baldowa prend fin le 20 mai. Malgré la sérénité qu’il affiche auprès du staff de la radiotélévision nationale, il y a très peu de chances que son contrat soit renouvelé. Du côté de l’Hôtel du gouvernement, peu de doutes subsistent sur l’identité du successeur. Après avoir été l’adjoint de Baldowa depuis mai de l’année dernière, Anooj Ramsurrun s’apprête, en effet, à prendre le relais. Toutefois, il ne sera vraisemblablement pas nommé directeur général immédiatement mais assurera l’intérim au poste pendant quelque temps. Avant d’être éventuellement titularisé.

Beejhaye Ramdenee, le président du conseil d’administration de la MBC, précise cependant que le départ et le remplacement de Baldowa n’ont pas été à l’agenda jusqu’ici. «Je vais devoir m’entretenir avec lui à ce sujet», concède Ramdenee en relevant qu’il y a un «flou» sur le sort de l’actuel directeur général de la station nationale. D’autant plus que Pravind Jugnauth, le ministre de tutelle de la MBC, est actuellement en Grande Bretagne. Une fois celui-ci rentré, «il y aura des développements», promet-on.

Fort du soutien de quelques proches de Pravind Jugnauth, Baldowa avait été placé à la tête de la MBC en mai 2017 avec un double mandat. Poursuivre les réformes internes pour assurer un meilleur fonctionnement de l’institution et redynamiser la manière dont la station nationale couvre l’actualité dans un environnement concurrentiel chamboulé par les radios privées et les sites Web d’information.

Si la gestion de Baldowa est qualifiée de trop «bon enfant», sa direction de la rédaction, en l’absence d’un directeur à l’information, a connu quelques couacs. Sa manière de gérer l’actualité a été ainsi décriée : notamment lors des expropriations de La Butte pour faire place au tracé du Metro Express. Par ailleurs, l’entourage de Pravind Jugnauth estime que le patron de la MBC n’a pas réussi l’impossible grand écart consistant à projeter une bonne image du gouvernement tout en faisant en sorte que la radiotélévision nationale propose une information impartiale et perçue comme étant de qualité.

Lasses de ne pas voir ce qu’elles veulent à l’antenne, les personnes les plus influentes autour du Premier ministre ont lâché Baldowa. Et ont vite rabattu leur confiance sur Anooj Ramsurrun. Celui-ci, dit-on à la MBC, est très apprécié et demandé par Pravind Jugnauth et son entourage.

Si Ramsurrun a le vent en poupe, l’identité de la personne qui épaulera le directeur général par intérim demeure inconnue. Selon nos recoupements, le gouvernement n’aurait pas l’intention de nommer un adjoint. Même si certains membres du staff de la MBC estiment avoir l’expérience ainsi que les liens politiques nécessaires pour prétendre au poste.

Si l’arrivée de Baldowa à Moka avait causé quelques grincements de dent, de nature affable et avenante, l’ancien directeur des ressources humaines dans le privé a vite noué des liens avec quelques personnes clés de la radiotélévision notamment en leur confiant de nouvelles responsabilités.

Ainsi, contrairement à mai dernier, Baldowa dispose désormais de soutiens, surtout dans la rédaction. Même parmi ceux qui lui étaient plus ou moins hostiles, il y a un an. Le soutien à Baldowa s’explique aussi autrement. En effet, certaines personnes craignent d’être rangées au placard si jamais celui qui leur a fait confiance jusqu’ici prend la porte de sortie.

Face aux spéculations sur son départ, Mekraj Baldowa dit être conscient que son contrat arrive à échéance le 20 mai prochain.  «C’est au Premier ministre de décider s’il sera renouvelé ou pas», dit-il en précisant n’avoir pas discuté de la question avec Pravind Jugnauth.

Nous n’avons pu joindre Anooj Ramsurrun, actuellement en déplacement privé en France.

 

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