L’International Consortium of Investigative Journalists (ICIJ) revient à la charge. En publiant ce mardi 23 juillet une série d’articles intitulée Mauritius Leaks basés sur 200 000 documents confidentiels de la firme Conyers Dill & Pearman, il accuse le pays d’enrichir les élites tout en appauvrissant davantage les pays les plus pauvres de la planète. Comment ? En permettant aux premiers d’éviter le fisc.

Le coordonateur Will Fitzgibbon explique comment les rapports financiers autour de telles transactions sont classés en toute confidentialité dans l’île. Il souligne qu’un système sophistiqué a été mis en place afin de détourner les revenus fiscaux des pays les plus pauvres d’Afrique vers les coffres des grosses firmes occidentales, d’oligarques africains avant qu’une partie ne revienne à Maurice.

«What Mauritius is providing is not a gateway but a getaway car for unscrupulous corporations dodging their tax obligations», fait ressortir Alvin Mosioma, directeur de l’ong Tax Justice Network Africa. Les documents Conyers Dill & Pearman qui datent de la période de 1990 à 2017 comprennent des courriels, des contrats, des enregistrements audio ainsi que des comptes-rendus de réunions qui montrent comment fonctionnent les sociétés de conseil et les cabinets d’avocats.

L’ICIJ rappelle que l’idée de mettre Port-Louis sur le même piédestal que Hong-Kong, le Luxembourg et la Suisse revient à Rama Sithanen au début des années 90. Et comment un cabinet jrudique basée à Mumbai a découvert une clause des accords de non-double imposition signé en 1982 pouvait permettre à ses clients basés aux Etats-Unis et en Inde d’éviter le fisc s’ils étaient basés à Maurice.

Le ministre des Services financiers Sudhir Sesungkur accuse l’ICIJ de se baser sur des données dépassées et souligne que même la Banque mondiale reconnaît Maurice comme une juridiction «clean» qui adhère aux conventions internationales.

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