La vidéo ne cesse de faire réagir sur les réseaux sociaux. Nombreux ont ainsi vu affluer sur leur page d’accueil ces images troublantes du traitement subit par les chiens capturés par des employés de la Mauritius Society for Animal Welfare (MSAW). L’affaire rencontre même un écho international. Notamment à travers une pétition rassemblant jusqu’ici 5 431 signatures. Et la publication, le 18 juin, d’un article du Daily Mail qui rapporte que des chiens sont « capturés, torturés et tués » afin que les touristes puissent passer des « vacances de rêve » à Maurice.

Des liens Facebook appellent aussi à se mobiliser contre la cruauté envers les animaux. Une page a ainsi été créée sur Facebook appelant à condamner ces actes de cruauté. Tandis qu’une marche pacifique est prévue pour la semaine prochaine. Sur la page de l’événement sur Facebook, plus de 1 300 personnes répondent présentes et se donnent rendez-vous le dimanche 28 juin. A l’initiative de cette marche pacifique : Peggy Murden, qui se décrit comme « une amoureuse des animaux », et dit se faire un devoir d’agir en faveur de la protection de ces êtres vivants. Cette marche, organisé avec l’ONG Saving Our Strays, démarrera devant l’église St Jean pour se diriger vers le Plaza, à Rose-Hill.

Sur la Toile, les nombreux commentaires fustigent la violence, voire la cruauté envers les chiens errants dont ont fait montre les protagonistes de la vidéo. Les internautes pointent également du doigt l’organisme qui les emploie, certains n’hésitant pas à dire que la direction ne pouvait pas ne pas être au courant de ces pratiques. Wayne Gurunaden, président de Saving Our Strays, partage aussi cet avis. Il va plus loin et avance que les employés de la MSAW n’auraient pas pu agir sans autorisation de l’administration.

La MSAW souligne, pour sa part, que tout son personnel a reçu une formation pour apprendre à capturer et débarquer les chiens. L’organisme a aussi annoncé que des sanctions seront prises contre les personnes impliquées dans la vidéo. Et, dans un post sur sa page Facebook effacé depuis, qu’une enquête policière sera initiée notamment pour diffamation. Du côté du ministère de l’Agro-industrie, responsable de la MSAW, on indique avoir délégué un officier au comité disciplinaire mis en place par la société de protection des animaux. Cela afin de suivre la situation, fait-on comprendre.

Le ministre Raj Dayal en prend également pour son grade après son commentaire, rapporté cette semaine sur une radio privée. Le ministre de l’Environnement a, en effet, exhorté ceux qui s’élèvent contre la cruauté envers les chiens errants de proposer des solutions à ce problème. Lors du lancement d’une campagne de stérilisation de masse des chiens errants, en septembre 2014, ceux-ci étaient estimés à environ 60 000.

Les solutions, argue Peggy Murden, ont été à maintes reprises communiquées aux autorités. Reste à savoir, dit-elle, si celles-ci comptent au moins essayer de les appliquer. Lucy Ramlochun, manager de Paws – The Vale, martèle pour sa part qu’il faut combiner politique de stérilisation en masse et sensibilisation du public si l’on souhaite réduire durablement la population de chiens errants.

La marche du 28 juin, espère Wayne Gurunaden, fera réagir le gouvernement afin qu’il change la direction de la MSAW. Par ailleurs, dit-il, la cotisation de membre, qui est de Rs 5 000, est trop élevée. Ce qui freine des citoyens concernés d’agir comme chien de garde (sans mauvais jeu de mots). Le président de Saving our Strays déplore aussi le silence du Veterinary Council sur cette affaire. Alors qu’il compte, assure Wayne Gurunaden, un représentant sur le conseil d’administration de la MSAW.

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