Il est arrivé à la Commission anticorruption peu après 16h ce mardi et n’en est reparti que quatre heures plus tard. L’homme d’affaires, qui souhaite développer un terrain dans la région de Gros-Cailloux, a porté de graves accusations contre un ministre en vue du gouvernement. Il l’accuse, en effet, d’avoir sollicité une faveur sous la forme d’une contribution financière. Un délit puni par l’article 7 de la Prevention of Corruption Act : Public official using his office for gratification.

L’homme d’affaires, accompagné de son avocat Yousuf Mohamed a relaté aux enquêteurs de l’Independent Commission against Corruption (ICAC) ses trois rencontres. En attente de l’aval du ministre afin de développer son terrain, l’entrepreneur aurait reçu un coup de fil de la secrétaire de ce dernier, lui donnant un rendez-vous à son bureau ce lundi. Durant la rencontre, le principe d’une visite des lieux le jour même a été agréé. C’est ce lundi 21 mars, en tout début de soirée, que le ministre se serait rendu sur le terrain accompagné de son service de sécurité et sans les officiers de son ministère.

L’entrepreneur allègue que le ministre l’aurait pris à part et lui aurait fait comprendre qu’ils devaient se revoir dès ce mardi pour trouver une solution. Lors de leur rencontre de ce mardi, le ministre aurait fait comprendre à son interlocuteur qu’il dépense d’importantes sommes d’argent dans sa circonscription dans le cadre de la fête Holi. Notamment pour l’achat d’une cinquantaine de grosses pochettes de poudres colorées vendues coûtant plusieurs milliers de roupies chacune. C’est lors de cette conversation que le ministre aurait laissé entendre à l’homme d’affaires que son « soutien » serait apprécié au point de débloquer son projet. C’est alors que le membre du gouvernement aurait proposé à son interlocuteur de le rencontrer ce mercredi à son domicile, à 17h30, afin de lui remettre son « soutien ».

Le rendez-vous n’aura pas lieu, car l’homme d’affaires, ayant enregistré la conversation à l’aide d’un portable dissimulé dans ses affaires, s’est rendu dès cet après-midi à l’ICAC. Un homme d’affaires controversé, très proche de l’ancien Premier ministre, désormais aux petits soins pour certains membres du gouvernement, aurait tenté, en vain, en soirée de persuader l’homme d’affaires de retirer sa plainte. Quant à l’avocat Yousuf Mohamed, il se dit « bien satisfait du travail de l’ICAC » et attend la suite de l’enquête.

Nous avons contacté le ministre mis en cause dans la soirée. Il n’était pas disponible pour un commentaire, nous a indiqué un de ses proches.

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