La direction de la SBM devra répondre aux questions des enquêteurs de l’Independent Commission against Corruption (ICAC) sur le prêt en euros que la banque a accordé à Vishnu Lutchmeenaraidoo. La Commission anticorruption a, ce lundi après-midi, commencé à collecter les informations parues dans la presse au sujet de la facilité bancaire consentie à l’ancien ministre des Finances. Les enquêteurs de l’ICAC procéderont à l’audition de certains cadres de la SBM et requerront aussi probablement un ordre de la justice afin d’examiner les mouvements d’argent sur le compte bancaire du nouveau ministre des Affaires étrangères.

Le document publié par ION News, samedi dernier, fait mention d’un prêt de 1,1 million d’euros (Rs 43,6 millions) accordé à Lutchmeenaraidoo à un taux de 1,5% sur une période de deux ans. L’entourage du nouveau ministre des Affaires étrangères a d’abord précisé que ce dernier « n’a bénéficié d’aucune concession » avant que Lutchmeenaraidoo n’affirme, à travers sa page Facebook, que la somme prêtée est de 400 000 euros (Rs 15,7 millions). Si le montant de la somme prêtée est contesté, à ce lundi, le casier hypothécaire de Vishnu Lutchmeenaraidoo ne fait aucune mention du fait que sa résidence de Beau-Bassin est en garantie du prêt à la SBM.

A Moka, ce sont les dispositions de l’article 7 de la Prevention of Corruption Act : « Public official using his office for gratification », qui constitueront la base du travail des enquêteurs et des questions qu’ils adresseront avant tout aux cadres de la SBM. Car, remarque-t-on à l’ICAC, la question n’est pas de savoir qui a obtenu le prêt mais plutôt de déterminer d’abord quels avantages ont pu être accordés et dans quelles conditions. Ainsi, quelques exemples d’avantages indus consentis par une banque dans ce type de cas pourraient inclure :

  • la conversion du prêt, une fois déboursé, en roupies et son dépôt sur un compte d’épargne ;
  • le remboursement des intérêts en roupies alors qu’ils devraient être réglés en euros ;
  • le remboursement par anticipation d’une partie du prêt suivi de la rédaction d’un nouveau contrat de prêt pour le montant restant à être payé.

Nous avons tenté, en vain depuis hier, de joindre Jairaj Sonoo, Chief Executive-Banking de la SBM. Il n’a pas répondu ni à nos appels, ni aux questions sur de possibles irrégularités transmises à son service de presse et sur son adresse mail.

Par ailleurs, Radio Plus a rapporté, plus tôt ce lundi, que Vishnu Lutchmeenaraidoo compte poursuivre la SBM pour divulgation de documents bancaires alors que la Banque de Maurice envisage également d’ouvrir une enquête.

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