Les enfants à Maurice ne sont pas suffisamment protégés. Voire pas protégés du tout !

Des recommandations pour améliorer la prise en charge des enfants à risque et victimes ont été écrites. Des rencontres faites. Des appels téléphoniques effectués. Des mobilisations de citoyens ou de professionnels, des interpellations des Nations unies aussi.

Que faut-il pour que l’Etat mauricien fasse de la protection de l’enfance et de l’enfant mauricien sa priorité ? Car peu importe les beaux discours et belles paroles, ce n’est pas le cas à Maurice.

Que faut-il alors ?

Encore des morts d’enfants ? Oui sûrement cela indignera pendant quelques minutes, quelques heures ou quelques jours tout au plus.

Et là seulement s’il s’agit de mort physique. Ne parlons même pas de mort psychique…

La violence subie par un enfant est de l’ordre du trauma.

Dr Frédéric Mauvisseau, psychiatre des Hôpitaux, dit en septembre 2015 : « Dans les agressions sexuelles, il y a une confrontation à la mort psychique. »

Martine Nisse, éducatrice spécialisée et thérapeute familiale, co-fondatrice et directrice du centre des Buttes Chaumont à Paris, énonce en 2013 : « Tout abus sexuel est de l’ordre du crime, du trauma, une tentative d’assassinat psychique où l’enfant entre dans une sorte de coma psychique. »

Mais peu importe le nombre de définitions et recherches scientifiques citées, peu importe à quel point nous ferons ressortir que les conséquences de toute forme de violence ont un impact capital dans la vie d’un enfant. Peu importe combien de mobilisations et de recommandations seront effectuées… la réalité mauricienne est telle que les enfants victimes de violence, de toute forme de violence, vivant à Maurice ne sont pas prioritaires pour de nombreux citoyens, et certainement pas non plus pour l’Etat mauricien !

Des voisins d’un homme dans le Nord de l’île informent les ONG et autorités de multiples allées et venues d’enfants en septembre 2015. Inquiets car il y a eu une descente de police chez cet homme au mois de mars de cette année et les policiers auraient mentionné qu’il s’agissait de prostitution infantile.

Certains citoyens de ce pays, heureusement, s’engagent et informent les autorités.

Cet homme, selon la Brigade des mineurs, a été arrêté pour Child Trafficking au mois de janvier 2015.

La police a débarqué au mois de mars.

Il y a eu des plaintes à la Child Development Unit au mois d’avril par des travailleurs sociaux et des citoyens au courant de ce trafic.

Bilan donc, janvier 2015, mars 2015, septembre 2015, signalements effectués et certaines actions prises. Cet homme disparaît quelques semaines et réapparaît.

Il réapparaît et des parents continuent d’emmener leurs enfants chez lui pour les prostituer. Les voisins entendent des enfants crier : ‘Maman, Maman’. On est en septembre 2015.

Les autorités sont informées, certains officiers répondent : « On va voir ce qu’on peut faire. » Ben oui, attendez donc que d’autres enfants soient bousillés… et là, vous verrez ce que vous ferez. Peut-être. Ou on entend aussi : « Appelez-nous dès qu’il y a des enfants chez lui. » La priorité de surveillance revient à qui ?

Et quand les autorités agiront, il sera trop tard.

Comme tant d’autres infanticides dont Patricia Joannic en 2010. Les autorités de protection de l’enfance avaient été informées de la situation à risque de cette enfant.

Comme Pallavi en 2011 qui avait 3 ans, est morte en ayant le cœur perforé suite aux coups du beau-père. Dans ce cas aussi, les autorités avaient été informées.

Instances de protection de l’enfance… ce titre ne serait-il que nominatif ?

Un enfant de 7 ans a été sexuellement agressé en août. Les autorités ont été informées, l’enfant examiné. L’amant de la mère aurait déjà été impliqué dans des crimes sexuels. Et l’enfant repart dans ce milieu à risque…

De trop nombreuses situations de ce type ont lieu chaque jour.

A Maurice, il y a clairement non-assistance à enfants en danger ! Et ce, depuis des années… pour combien de temps encore, Mesdames et Messieurs qui gouvernez notre pays ?

Bien sûr que la protection de l’enfant est la responsabilité de chaque citoyen. Mais que la grande majorité des officiers des autorités deviennent compétents et fassent correctement leur travail est de votre responsabilité !

Assez de paroles, de beaux discours creux. Nous citoyens, voulons de l’action efficace de votre part !

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