C’est le premier d’une série de six nouveaux sous-marins nucléaires d’attaque français plus discrets et polyvalent. Le Suffren a été officiellement lancé le vendredi 12 juillet par le président français Emmanuel Macro à Cherbourg. Ce nom de baptême, porté précédemment par sept vaisseaux français depuis 1791, est connu des Mauriciens, ayant été donné à des rues à Port-Louis et Mahébourg ainsi qu’à un hôtel d’affaires de la capitale.

Le sous-marin rend ainsi de nouveau hommage au plus célèbre des marins français de l’ère coloniale. Le vice-amiral Pierre-André de Suffren, qui a participé à trois guerres navales franco-anglaise et que ses ennemis affectionnaient comme l’amiral Satan, a notamment utilisé Port-Louis comme base arrière en 1781 en soutien aux colonies néerlandaise du Cap, en Afrique du Sud, menacées par la Royal Navy.

Le Suffren a été lancé en présence de la ministre australienne de la Défense Linda Reynolds, Canberra ayant acquis douze sous-marins similaires dans une version à propulsion diesel-électrique nommée Barracuda. Un joystick permet de diriger le bâtiment aux équipements numérisés et qui s’est passé d’un périscope au profit d’une caméra fixée au mât.

Le Suffren peut descendre jusqu’à 350 mètres de profondeur et naviguer en toute autonomie pendant 70 jours. Hormis les missiles antinavires, il dispose de missiles de croisière d’une portée de 1 000 km, ce qui pourrait lui permettre d’approche d’un littoral en toute discrétion avant d’effectuer une attaque terrestre ou à déployer des forces spéciales dotées de propulseurs sous-marins.

«C’est un outil militaire qui arrive à un moment absolument indispensable», a déclaré jeudi le chef d’état-major interarmées, le général François Lecointre, sur CNews. «On passe de la 207 à la Formule 1», se félicite le capitaine de vaisseau Bertrand Dumoulin, porte-parole de la Marine nationale, indique l’AFP.

«S’il devait se reproduire un raid du type de celui que nous avons dû conduire lors de l’opération Hamilton, commandée par le président de la République l’an dernier contre des installations chimiques en Syrie, on pourrait employer ce type d’armes tirées à des centaines de kilomètres depuis le dessous de la mer», explique le général Lecointre.

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