« Ce n’est pas mon genre, ni celui de mes clients », affirme Nicolas Jean Pierre. Face aux allégations de discrimination sur la base de l’appartenance ethnique, le propriétaire de Lakaz Cascavelle est catégorique. « Aucune consigne dans cette direction n’a été donnée à mon personnel. » Certes, dit-il, « on ne laisse pas entrer tout le monde » mais selon des critères précis. Ainsi, shorts, débardeurs et tongs sont interdits en soirée, « par respect pour les dames ».

L’Association Créole Debout a organisé une manifestation ce matin au restaurant de l’Ouest. Elle soutient Mylène Lecoq-Bamboche qui allègue que son époux et elle se sont vus refuser l’accès à l’établissement, le samedi 26 décembre, à cause de leur couleur de peau.

« En 15 ans de métier, je n’ai jamais eu ce genre de problème ! » s’exclame Nicolas Jean Pierre. C’est « facile de venir balancer de telles accusations sur des critères communaux », affirme le propriétaire de Lakaz Cascavelle. « Mais de ce que j’ai compris, il y a eu un problème de communication. »

S’il regrette cet incident « malheureux », Nicolas Jean Pierre dit toutefois ne pas comprendre les raisons ayant motivé la plainte déposée à l’Equal Opportunities Commission (EOC). « Le couple Bamboche, des musiciens, s’est produit à Lakaz Cascavelle avec son groupe », affirme le propriétaire. « Si je faisais de la discrimination, ils ne seraient pas venus du tout », fait remarquer celui qui revendique ses « origines diverses ».

Et d’expliquer que son restaurant est ancré dans la diversité mauricienne. La carte fait la part belle à un menu créole, « toutes les communautés » se retrouvent dans la salle mais aussi sur scène, le restaurant accueillant, le mercredi et le samedi en soirée, des artistes de tous bords pour des concerts.

Revenant sur l’incident de samedi dernier, Nicolas Jean Pierre explique que « la boîte était bondée ». Rien de plus normal, poursuit-il, car c’est la période des fêtes, le week-end suivant Noël. « On a demandé au couple Bamboche, qui est arrivé vers 2h, de patienter. On ne leur a pas dit qu’ils n’entreraient pas », soutient-il. « Si on était sur une politique du ‘non’, on aurait dit non dès leur arrivée. »

Quid, alors, de ce groupe de personnes qui ont pu entrer alors que les Bamboche étaient toujours à la porte ? « Ce sont des réguliers », relève Nicolas Jean Pierre. Et d’avancer que la couleur de la peau n’est pas un « critère » appliqué dans son établissement. « On a déjà refusé l’entrée à des gens de Tamarin, au teint clair comme ils disent, parce qu’ils étaient en shorts », déclare le propriétaire. Ou encore à des jeunes encore mineurs.

Le propriétaire de Lakaz Cascavelle compte bien se présenter devant l’EOC s’il est convoqué. « Mais on aurait pu régler tout cela tranquillement, de vive voix, avec les personnes concernées », dit-il.

Photo : Page Facebook de Lakaz Cascavelle

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