Depuis sa prise de fonction, le pape François a su montrer un visage plus humain de l’Eglise catholique. Le Vatican doit toutefois se présenter aujourd’hui devant les Nations Unies, à Genève, en Suisse. La raison ? Le saint Siège est appelé pour la première fois depuis 1995 à s’expliquer, devant le comité sur les droits de l’enfant, sur les abus sexuels sur mineurs commis par des prêtres, annonce le site du magazine Time.

A la tête de la délégation de cinq personnes, l’archevêque Silvano Tomasi, représentant du Vatican à Genève, et monseigneur Charles Scicluna, ancien procureur en chef sur les délits sexuels au Vatican.

D’aucuns craignent cependant que l’Eglise catholique continue à étouffer, voire à minimiser ce scandale comme cela a été le cas au fil des années. Katherine Gallagher, avocate principale du Center for Constitutional Report (CCR) cité par Time, souligne que le Vatican a refusé, en novembre dernier, de répondre au questionnaire du comité de l’ONU portant sur les dossiers de pédophilie dont il était au courant. Et, selon le site de 20 minutes, le Vatican insiste sur le fait qu’au niveau du clergé, évêques et conférences épiscopales sont compétentes pour traiter des abus sexuels. Alors que depuis des années, les associations de victimes réclament que la responsabilité du Saint Siège soit engagée.

Le CCR, dans son rapport soumis à l’ONU, maintient : « Des enfants sont toujours en danger. » Barbara Blaine, fondatrice et directrice de l’association Survivors Network of those Abused by Priests, abonde dans le même sens. « En ne les tenant pas pour responsables, le pape François, en tant que patron, permet aux prédateurs sexuels d’agir », a-t-elle déclaré.

Au Vatican, des mesures ont cependant été prises. Ainsi, en décembre dernier, le pape a mis en place une commission spéciale pour la protection des mineurs dans l’Eglise, rapporte le site suisse 20 minutes. Et la loi du Saint Siège a été amendée afin d’y inclure explicitement ce genre de délits, alors qu’auparavant, c’était seulement un crime « contre bonne mœurs », précise Time.

Le rapport de la commission des Nations Unies sera rendu le 5 février prochain.

Photo via Franceinfo.fr

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