Les débats sur le projet de loi, le National Wage Counsultative Council Bill (NWCC Bill) se sont poursuivis ce jeudi 26 mai. Si quelques voix se sont élevées pour demander le report du vote, le projet de loi a toutefois été adopté avec amendements dans l’après-midi.

La première à intervenir à l’Assemblée nationale aujourd’hui, Aurore Perraud a souligné que les bonnes, les maçons et les caissières, entre autres, sont mal rémunérées actuellement. Ce projet de loi, souligne la ministre de l’Egalité des genres, permettra d’améliorer la vie de ceux au bas de l’échelle. Ainsi que des personnes évoluant dans l’industrie du tourisme où 45 000 emplois directs sont concernés.

Le leader de l’opposition a, au début de son intervention, déclaré : « De mon point de vue, il y a eu quelques beaux discours : moi-même, Reza Uteem, Alan Ganoo et le ministre Sunil Bholah », qui selon Paul Bérenger, a été « pratique » dans ses propos. Des discours « qui n’étaient pas polémiques » et dont le gouvernement prendra note, espère Paul Bérenger. [voir les débats sur le NWCC Bill du 24 mai, voir p. 91 à 140 du Hansard]

Soulevant d’autres points, celui-ci a suggéré de différer le vote de deux semaines. Afin de pouvoir poursuivre les consultations avec le mouvement syndical et, partant, de proposer d’autres amendements. Et de rappeler que les syndicalistes sont montés au créneau après la première lecture du NWCC Bill et ont menacé de ne pas siéger sur le Conseil qui déterminera le salaire minimum. Si cela s’avère, le Conseil sera « mort né », estime le leader de l’opposition.

Paul Bérenger s’est également attardé sur la composition du NWCC. Il s’est ainsi inquiété que 29 membres soit un nombre élevé pour travailler correctement. « Ce Conseil sera-t-il une plateforme où il y aura des débats ? », s’est-il interrogé. Il faudrait également un représentant pour le secteur des technologies de l’information et de la communication ou encore des petites et moyennes entreprises (PME), qui risque, tout comme celui des services financiers, d’être directement affecté par l’introduction du salaire minimal, selon le leader de l’opposition.

«Mieux vaut tard que jamais»

Prenant la relève, le Premier ministre a déclaré accorder tout son soutien à ce projet de loi. Le salaire minimal, soutient sir Anerood Jugnauth (SAJ), aidera à éliminer le chômage. Son équipe, a-t-il poursuivi, s’assurera que le salaire minimal ne nuise pas aux PME.

Répondant au leader des mauves qui a vivement critiqué le temps pris par le gouvernement pour mettre en place le mécanisme pour déterminer le salaire minimal, le chef du gouvernement a fait ressortir que : « L’opposition joue sur les mots. Nous aurions dû le faire en trois mois… Mais mieux vaut tard que jamais. »

Pour ce qui est des syndicalistes, le Premier ministre a déclaré que toutes leurs propositions ne peuvent être prises en considération. SAJ a vivement critiqué les syndicalistes, avançant que ce sont des « irresponsables » qui ne s’inquiètent que d’eux-mêmes et qui « do not care about the economy ».

SAJ a aussi donné la réplique à Shakeel Mohamed. Le chef de file des rouges au Parlement avait, la semaine dernière, relevé que ce projet de loi était une initiative de l’ancien gouvernement. Le chef du gouvernement, sourire aux lèvres, a souligné : «I must remind that he was Minister of Labour and this did not happen ». SAJ, avec calme, a insisté sur le fait qu’il est facile de critiquer, mais que le gouvernement a de grandes responsabilités envers la population.

Cette séance parlementaire a été marquée par le retour de Pravind Jugnauth en tant que ministre.

Facebook Comments