S’il insiste qu’à ce stade, rien n’est encore décidé, le ministre des Infrastructures publiques n’a pas manqué de souligner que le Road Decongestion Programme (RDP) et le métro léger sont « complémentaires ». Le premier, seul, ne résoudra pas nos problèmes d’embouteillage, a fait ressortir Nando Bodha au Parlement aujourd’hui, dans sa réponse à la Private Notice Question (PNQ) du jour.

Le RDP viendra fluidifier le trafic routier tandis que le Light Rail Transit System (LRTS) assurera la mobilité des personnes, dit le ministre des Infrastructures publiques. Qui a d’ailleurs affirmé à plusieurs reprises : le RDP a « toujours pris en compte le tracé » du métro léger, qui ne sera pas modifié. Si le gouvernement opte pour le métro léger, dit Bodha, il faudra se pencher sur les moyens « de mieux intégrer les deux systèmes ».

Et l’Inde dans tout ça ?

Une étude de faisabilité ayant déjà été effectuée sur ce projet, le gouvernement n’envisage pas une nouvelle, a réitéré le ministre des Infrastructures publiques. En revanche, des discussions sont en cours pour que ce rapport soit « actualisé ». Une délégation de la Singapore Cooperation Enterprise (SCE) est d’ailleurs au pays depuis hier, a annoncé Bodha, dans cette optique.

Les discussions préliminaires devraient d’ailleurs démarrer sur le coût actualisé du projet de métro léger, a fait comprendre Bodha en réponse à Paul Bérenger. « Est-ce que ce sera un ‘public-private partnership ? Y aura-t-il une participation financière de l’Inde ? » a encore voulu savoir le leader de l’opposition. « Nous n’en sommes pas encore là », a répondu le ministre. « Je me demande si nous y arriverons », a ironisé Bérenger.

En 2013, le Light Rail Transit System (LRTS), ou métro léger, était estimé à Rs 24,8 milliards. Jusqu’ici, environ Rs 539,2 millions ont été déboursées, dont plus de Rs 411,6 millions à la SCE pour ses services en tant que consultant. Cette somme ne comprend pas les quelque Rs 2 milliards qui ont été nécessaires pour l’acquisition obligatoire de terrains privés, cette partie relevant du ministère du Logement et des Terres.

« Le dossier LRTS, a fait remarquer Nando Bodha avec le plus grand sérieux, était un dossier top secret au bureau du Premier ministre » du temps de Ramgoolam. Les cadres de la Road Development Authority, assure le ministre, n’étaient pas au courant du tracé. « Ti pe gard dan kof for », a lancé Bhadain, provoquant l’hilarité générale. Est-ce que, comme l’avait affirmé un peu plus tôt le député Osman Mohamed, un High Powered Committee avait analysé et approuvé le projet ? « Cela reste à prouver », soutient Bodha.

metro leger_tableau des depenses

‘Value for money’

Si rien n’est encore finalisé quant au LRTS, le RDP avance à grands pas. Nando Bodha a réaffirmé la volonté du gouvernement de démarrer les travaux cette année. La proposition de la Korea Expressway Corporation (KEC), qui s’inscrit dans le cadre d’un partenariat Government to Government, ainsi que le rapport de due diligence« pour s’assurer que l’on obtienne ‘value for money’ » – s’y rapportant sont actuellement étudiés par un High Powered Committee. Les deux documents devraient être examinés au Conseil des ministres cette semaine, puis rendus publics.

Tous les stakeholders, assure le ministre, seront mis à contribution. Et d’assurer Rajesh Bhagwan que sa suggestion de débloquer les fonds nécessaires aux collectivités locales pour, par exemple, déplacer des marchés locaux, sera prise en considération.

A Paul Bérenger qui insiste sur la nécessité d’un Road Masterplan pour l’ensemble du pays, Nando Bodha concède que « c’est bonne idée ». Et rajoute immédiatement : « Mais je fais remarquer que nous appliquons le plan du Parti travailliste. » Que le chef de file des rouges salue par « Merci ! » taquin.

Revenant à la question, le ministre signale que la KEC a offert de travailler sur un plan directeur pour notre réseau routier « dans le cadre du package que nous leur proposerons ».

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