Il a été abattu. Ahmed Hussein-Suale, 34 ans, un des journalistes d’investigation qui ont mis à jour l’étendue de la corruption au sein du football ghanéen à travers le documentaire-choc Number 12 a été tué par balles ce mercredi soir alors qu’il rentrait chez lui à Accra.

Il faisait partie d’une équipe de reporters infiltrés dirigé par le célèbre journaliste Anas Aremeyaw Anas, dont personne ne connaît le visage, qui a fait éclater au grand jour le scandale des matches truqués. Ce qui a conduit des les instances internationales à sanctionner la fédération ghanéenne de football.

Ce documentaire montré comment des dizaines d’arbitres ghanéens et du continent africain ainsi que plusieurs dirigeants de la fédération ghanéenne, dont son président, Kwesi Nyantakyi, acceptaient des pots-de-vin. L’un a même obtenu une chèvre pour truquer un match…

C’est un député du parti au pouvoir Kennedy Agyapong qui a partagé sa photo à la télévision nationale en promettant une récompense à celui qui le passerait à tabac. Ahmed Hussein-Suale avait alors porté plainte contre lui, craignant pour sa sécurité.

La commission des médias ghanéenne a vite fait de défendre de Kennedy Agyapong, estimant qu’il ne peut être tenu responsable pour ce meurtre. Anas Aremeyaw Anas, celui qui n’apparaît qu’avec le visage recouvert, a condamné cet assassinat, réclamant une enquête approfondie de la part des autorités ghanéennes.

Anas Aremeyaw Anas avait déjà exposé une centaine de membres du judiciaire dans une enquête en 2015 dans laquelle il révélait que des juges de la cour suprême, des greffiers et des interprètes acceptaient des dessous-de-tables. Kennedy Agyapong n’apprécie pas sa méthode, estimant qu’il pourrait venir le filmer avec sa femme dans sa chambre sans sa permission…

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