Ce n’était que du vent. La société réunionnaise Vanilla Cruise qui projetait de lancer un service de ferry à grande vitesse entre les îles sœurs sur un catamaran de 110 mètres comme ceux utilisés dans La Manche, aux Antilles et au Japon semble avoir mené tout le monde en bateau. Le Quotidien de la Réunion révèle dans son édition de ce jeudi 7 mars que tout n’était que du bluff.

L’annonce d’un tel projet en 20017 avait fait rêver de nombreux Mauriciens désireux de se rendre à La Réunion à prix cassé, surtout après le vide laissé par le Mauritius Pride et le Mauritius Trochetia, ainsi que l’Ahinora, voire le Spirit of Port-Louis au début des années 2000. Les promoteurs avaient annoncé la mise en service du catamaran en septembre 2018 et une soixantaine de demandeurs d’emploi réunionnais avaient même été formés grâce aux aides publiques.

«Nous voulons faire de Port-Louis et du Port les banlieues de Maurice et de La Réunion. Nous voulons créer un lien économique et culturel entre nos deux îles ainsi qu’à développer le tourisme», avait déclaré le président de la société, Yvès Hoarau, à l’époque. Il était même venu à Maurice pour rencontre des hommes d’affaires locaux voulant injecter des capitaux dans le projet.

Le concept de catamaran à grande vitesse est relativement nouveau. Conçu par la société australienne Incat, le catamaran de 110 mètres de long peut naviguer à une vitesse de croisière de 34 nœuds, soit 63 km/h, et transporter au moins 250 voitures, une quarantaine de conteneurs et 500 passagers. Au lieu d’un trajet de dix à douze heures comme cela a été le cas avec le Mauritius Trochetia et le Mauritius Pride, le catamaran allait rallier les îles sœurs en quatre heures.

Le catamaran devrait assurer un aller-retour quotidien à raison de cinq fois la semaine avant de se lancer à l’assaut de l’océan Indien. Notamment à travers un aller-retour à Tamatave une fois la semaine. La traversée devait quatorze heures et coûter Rs 7600 au départ de La Réunion. Vanilla Cruise se proposait de faire l’acquisition de son propre catamaran pour la bagatelle de Rs 3,4 milliards. A l’époque, ce projet ambitieux cadre avec les vœux de la Commission de l’océan Indien (COI) en faveur d’une compagnie maritime régionale.

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