Le directeur des poursuites publiques (DPP) consacre son éditorial aux abus sexuels sur enfants. Et souligne qu’il faut « tirer la sonnette d’alarme ». Mais aussi qu’une « répression draconienne » de ce f léau, qui touche « indistinctement toutes les couches sociales », est nécessaire. Les statistiques, écrit Ajit Boolell, « démontrent une croissance alarmante des cas rapportés » depuis 2012, avec plus de 400 cas enregistrés l’année dernière.

Ce qui doit primer, insiste-t-il, c’est « l’intérêt supérieur de l’enfant ». Le bureau du DPP, affirme Ajit Boolell, ne ménage pas ses efforts pour « prévenir et neutraliser » les abus sexuels sur les enfants. En participant notamment à la formation d’officiers de la Child Development Unit et de la police. A travers la BD Tanya so zistwar, qui s’adresse aux enfants et leur apprend à reconnaître les signes d’abus sexuels et les encourage à dénoncer ces actes. En organisant des sessions interactives sur les droits des victimes.

Alors que La Sentinelle mène campagne actuellement pour sensibiliser sur les signes qu’un enfant est victime de violences sexuelles, Satyajit Boolell met en avant le fait que le tabou qui entoure toujours le « sujet du ‘sexe’ » est un frein à une conscientisation efficace. Notamment au niveau des « institutions scolaires » où des officiers du bureau du DPP tentent d’intervenir.

L’ère technologique, poursuit-il, « façonne favorablement un environnement interactif, accessible aux enfants et convoité par les prédateurs sexuels ». Il faudrait donc s’assurer, au niveau individuel et institutionnel, que « l’usage d’Internet par les enfants soit filtré et surveillé ».

Satyajit Boolell revient également sur l’arsenal juridique entourant la protection de l’enfant dans le cas d’abus sexuels. Soulignant notamment le fait que l’inceste – « des relations sexuelles ou un attentat à la pudeur, qu’ils soient consentis ou non » – est un délit punissable sous l’article 249(5) du Code pénal.

Le DPP recommande « l’établissement de procédures accélérées ». Le procès étant « un rappel constant du traumatisme qu’a vécu l’enfant ». Le test de crédibilité des témoins devrait aussi être « assoupli », estime Satyajit Boolell.

Si la condamnation de l’agresseur est « nécessaire », la réhabilitation, affirme-t-il, doit « être partie intégrante de la politique pénitentiaire », avec notamment le concours de psychologues et de psychiatres. La réhabilitation, poursuit-il, doit aussi « s’étendre à la victime » en raison des « répercussions importantes » de ce qu’elle a vécu sur son épanouissement.

La newsletter du bureau du bureau du DPP consacre également un article à la pyramide de Ponzi et les caractéristiques qui permettent de la reconnaître. Mais aussi au jugement de la Cour suprême sur la collecte de données biométriques pour la carte d’identité.

La newsletter peut être consultée ici.

Photo : www.rtci.tn

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