Un enfant victime de violence au collège, à Chemin-Grenier, a dû subir une ablation du testicule la semaine dernière. Faut-il arriver à ce stade d’atrocité pour réagir ?

Cette situation a été médiatisée. Quid de toutes les autres tues ? Sources de tellement de souffrance.

En France, 40 % des violences entre jeunes auraient lieu dans l’enceinte de l’école (Vaillant, 2011).

Selon une enquête du ministère de l’Education nationale en France en 2012, 81 % des violences scolaires sont des atteintes aux personnes.

  •  40 % de violences verbales
  •  33 % de violences physiques
  •  2 % de violences sexuelles
  •  10 % d’atteintes aux biens : vols et dégradation du matériel
  •  9 % d’atteintes à la sécurité, de consommation/trafic de stupéfiants, de port d’armes, d’alcool.

Environ 14 % des élèves seraient harcelés, intimidés ou bullied à l’école, selon l’Observatoire international de la violence à l’école (2011) : surnoms méchants, humiliations et mises à l’écart à répétition.

Des sessions de sensibilisation sur la violence ont été menées à Maurice auprès de 207 jeunes de 15-18 ans, par des psychologues en mai et juin 2014. 67 % des mineurs interrogés disent avoir été victimes de violence.

  • 35 % de violence physique
  • 62 % verbale
  • 3 % sexuelle

92 % ont été témoins de violences.

Ces chiffres divergent largement des cas d’enfants maltraités rapportés au Child Development Unit (CDU), instance de protection de l’enfance dépendant du ministère de l’Egalité des genres, du Développement de l’enfant et du Bien-être de la famille.

chiffres violences blog melanie

Ces cas rapportés chaque année correspondent à 2,36 %  des enfants de moins de 14 ans ou à 1,7 % des enfants de moins de 19 ans.

Or, 25 % à 50 % des enfants déclarent être physiquement maltraités et beaucoup d’enfants sont victimes de violence psychologique, affective et négligence, selon l’Organisation mondiale de la Santé en août 2010.

Cet underreporting à Maurice pose question.

De multiples situations de violence ont lieu dans nos institutions scolaires. Entre élèves. Par les enseignants. Les élèves, les enseignants et les directeurs d’école les taisent.

La violence est tue par normalisation et banalisation. Par tabou social, honte, pression familiale.

Combien d’enfants mauriciens ne sont pas protégés ? Et risquent leur vie chaque jour ?

Dans les écoles et collèges d’Etat, il manque cruellement de services d’accompagnement psychologique.

Il y a au ministère de l’Education,  4 senior psychologists, 14 educational psychologists et 12 social workers pour 233 162 enfants scolarisés. Cela revient à un ratio d’1 psychologue/assistant social pour 7 772 enfants !

Et il y a seulement sept psychologues au CDU !

Ces personnes sont-elles suffisamment équipées pour gérer ces situations de bullying, de violence ? Sont-elles suffisamment qualifiées et nombreuses pour faire de la prévention ?

Les conséquences du bullying, de la violence sont très importantes : dépression, angoisse, décrochage scolaire, abus de substances, suicide, baisse d’estime de soi, etc. Le harcèlement augmente le sentiment d’insécurité,  le sentiment d’impunité chez les agresseurs et durcit le climat scolaire.

Il importe vraiment d’y prêter attention. De se mobiliser et d’agir pour protéger les enfants victimes.

Quelques pistes d’action :

pistes violence blog melanie

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