La littérature contemporaine mauricienne est à l’honneur dans la revue Siècle 21, une publication française disponible en librairie deux fois l’an. Le n°32 paru pour l’été 2018 est consacré aux auteurs de la trempe de Jean-Marie Gustave Le Clézio (photo), Ananda Devi Anenden, Barlen Pyamootoo, Edouard Maunick, Shenaz Patel, Carl de Souza, Amal Sewtohul, Vinod Rughoonundun ou encore Sedley Assone.

Dans le cadre de l’émission d’Invité Afrique sur RFI dimanche, la coordonnatrice de ce dossier spécial, Catherine Servan Schreiber, souligne que la littérature mauricienne a pris un « envol remarquable ». Chercheuse au Centre national de la recherche scientifique (CNRS) et l’École des hautes études en sciences sociales (EHESS), l’anthropologue spécialiste de la littérature indienne et mauricienne fait état d’une « activité créatrice bouillonnante dans l’île ».

Rappelant que les écrivains mauriciens sont souvent publiés chez Gallimard ou L’Olivier, Catherine Servan Schreiber explique que le style mauricien est né de l’insularité, voire de la rencontre entre trois styles : celui de l’Afrique, de l’Europe et de l’Inde. « C’est un style à dimension poétique », dit-elle en parlant de l’influence de Malcom de Chazal, Léoville L’Homme, Robert Edward Harte, de « la danse du séga » et de « l’oralité des contes créoles et indiens ».

La littérature mauricienne, fait-elle ressortir, est aussi celle de « l’insuralisme et de l’exil ». « La thématique commune est la ville, l’urbanisation galopante, la poésie des noms des lieux, et enfin l’affrontement de la relation homme-femme dans une société très marquée par la plantation et les inégalités économiques », ajoute Catherine Servan Schreiber. Parmi les livres qu’elle conseille aux auditeurs de RFI de découvrir figurent Bénarès de Barlen Pyamootoo, Le désespoir bleuté de la rue solitaire de Sedley Assonne et La maison qui marchait vers le large de Carl de Souza.

Facebook Comments