L’Anti Drug and Smuggling Unit (ADSU) et la Customs Anti-Narcotics Section (CANS) de la Mauritius Revenue Authority (MRA) devront être démantelées au plus vite pour faire place à une National Drug Investigation Commission (NDIC). C’est l’une des principales recommandations de la commission d’enquête sur les drogues présidée par l’ex-juge Paul Lam Shang Leen afin que le combat contre le trafic de drogue soit mené de manière optimum.

La Commission considère que l’ADSU a mené à bien sa mission, qu’elle a fait son temps et qu’il faut absolument revoir son mode de fonctionnement où seules les mules sont appréhendées alors que les caïds demeurent en liberté. Elle n’est qu’une unité au sein de la police souffrant d’un manque aigu de moyens techniques et de ressources humaines face à la recrudescence du trafic de stupéfiants, indique la commission.

Face à l’ADSU, la CANS dépasse souvent ses prérogatives et devrait se contenter de respecter sa mission première au lieu de braconner sur les terres de l’ADSU. Elle devrait aussi partager des renseignements au lieu de s’engager dans une guerre d’ego rien que parce que la presse fait état des saisies de drogues, notamment à l’aéroport, et accorde tout le crédit à l’ADSU.

Dans la récente saisie de Rs 560 millions de drogue sur trois Mauriciens à Madagascar, c’est l’ADSU qui aurait dû prendre le relais, mais les services de douane se sont dépêchés d’envoyer ses enquêteurs sur place alors que la loi est l’on ne peut plus claire. «A chacun ses moutons, les vaches seront bien gardées», ironise la commission bien que la véritable citation soit : «Chacun son métier et les vaches seront bien gardées.»

Les ambitions de la MRA de lancer son propre laboratoire antidrogue ne seront finalement qu’un gaspillage de ressources, sa mission première consistant à veiller à la circulation de marchandises et à ce que le paiement des droits d’accises soit respecté, souligne la commission.

La NDIC n’usurpera pas le rôle de la police pour autant, mais celle-ci devra l’informer de toute affaire de drogue afin qu’elle puisse mener l’enquête. Elle devra être dirigée par un ancien juge ou magistrat flanqué de deux adjoints pour un mandat de cinq ans. L’un d’eux ne devrait pas être en dessous du grade de chef inspecteur, ce qui fait dire dans les milieux des Casernes centrales que ce poste a été taillé sur mesure pour l’assistant surintendant Hector Tuyau.

Photo : Vivekanand Ramburrun, directeur des douanes (Mauritius Revenue Authority), et Choolun Bhojoo, chef de l’Anti Drug and Smuggling Unit (mars 2017)

Commission of Inquiry on Drug Trafficking Report (2018) by ION News on Scribd

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