Mesures de répression mais aussi d’accompagnement pour les usagers de drogue… Pravind Jugnauth a fait un tour d’horizon de la situation des drogues à Maurice lors de la 62session ministérielle de la Commission of Narcotic Drugs (CND) à Vienne, en Autriche.

Organisé par l’Office des Nations unies contre la drogue et le crime (UNODC), ce rendez-vous mondial rassemble les gouvernants et membres de la société civile du monde entier.

Le Premier ministre a ainsi souligné un «bond» au niveau des drogues synthétiques en circulation. «Aujourd’hui, la consommation a atteint des niveaux alarmants», a relevé le chef du gouvernement le vendredi 15 mars.

L’un des «principaux défis» pour Maurice est la mise en place de soutien psychosocial «bien structuré» pour les usagers de drogue, a enchaîné Jugnauth. Ces derniers, dit-il, sont des «citoyens qui méritent notre soutien. Nous voulons les aider à surmonter leur dépendance». Une approche humaine et axée sur la santé est donc «essentielle» en parallèle aux méthodes répressives, a fait ressortir le Premier ministre.

Sur ce dernier point, il a résumé les efforts de la police dans le combat contre le trafic et les travaux de la commission d’enquête qu’a présidée l’ancien juge Lam Shang Leen. Jugnauth n’a pas non plus oublié le National Drug Control Master Plan élaboré avec le concours de l’UNODC. Ni le High Level Drugs and HIV Council qu’il préside et chargé de formuler des politiques nationales sur les drogues et le VIH.

Maurice et Madagascar collaborent pour démanteler le réseau de trafiquants entre les deux pays.

L’intervention du Premier ministre est «assez positive», note Kunal Naïk. Le chargé de plaidoyer de Pils, qui représente aussi le réseau international Coalition Plus, est à Vienne aux côtés d’autres organisations de la société civile de la région, dont l’International Drug Policy Consortium, l’International Network of People Who Use Drugs et Médecins du monde.

Pravind Jugnauth est «l’un des seuls chefs de gouvernement ou d’Etat à avoir mentionné les programmes de réduction de risque et l’approche axée sur la santé», a déclaré Naïk. Mais aussi la nécessité de «distinguer entre consommateurs et trafiquants». Cela alors que le groupe africain du CND a adopté la même posture depuis quelques années. Soit un accent sur la répression. Et que de nombreux pays ne semblent pas croire dans la réduction des risques.

Le représentant de Pils rappelle que l’UNODC prône la décriminalisation de l’usage de drogues ainsi qu’un soutien social et économique aux consommateurs.

Le High Level Drug and HIV Council, dont Pils fait partie, doit pouvoir étudier en profondeur les politiques de drogues et «explorer des alternatives». A ce titre, il aurait été intéressant qu’une délégation d’officiels mauriciens participe aux «side events» de la 62session, qui se poursuit jusqu’au 22 mars, fait remarquer Naïk. Pour prendre connaissance de ce qui se fait ailleurs et qui fonctionne. A l’instar du Canada et du Portugal, «des pays progressistes» où la consommation de cannabis est légale pour l’un tandis que le second a décriminalisé la consommation de tout type de drogue. Ou encore de l’expérience autour du cannabis médical ou de l’exploitation commerciale du chanvre.

Au chapitre des drogues synthétiques, l’UNODC aussi a souligné que c’est une «menace grandissante» sur le plan mondial. Mais Maurice a «encore le temps» de développer des stratégies, estime Kunal Naïk. Le type de consommation dans l’île est différent, fait-il remarquer : les usagers fument ces substances psychoactives tandis qu’à l’étranger, elles sont injectées.

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