Pas loin de Rs 100 millions de dettes accumulées, dont Rs 30 à Rs 50 millions de TVA et d’impôts non reversés à la Mauritius Revenue Authority. Près de Rs 500 000 d’impayés à la CWA et au CEB, plusieurs millions de roupies de contributions à la National Pension Fund et la National Solidarity Fund retenues par la direction. Dans le rouge depuis plusieurs mois, les activités du journal Le Matinal ont cessé ce mardi, avec sa mise sous administration judiciaire.

Les quelque 80 employés de l’entreprise de presse ont directement souffert de ses déboires financiers. Une bonne partie d’entre eux n’ayant reçu qu’une partie de leurs salaires mensuels depuis fin 2015. Ce lundi, ce sont des officiers du Central Electricity Board qui se sont présentés pour supprimer l’alimentation en électricité du bâtiment de La Tour Koenig qui abrite la rédaction, l’administration ainsi que la rotative du Matinal.

C’est cette situation financière catastrophique qui a mené à la mise en liquidation de ce journal lancé en 2005. Ce mardi après-midi, le climat était tendu entre les employés, la direction et le liquidateur Sattar Hajee Abdoula, Partner chez Grant Thornton. Venu placer l’entreprise en liquidation et verrouiller les locaux, le receiver manager a eu tout le mal du monde à faire entendre raison à la direction et aux employés. Mais le calme a été maintenu grâce aux policiers mandés sur les lieux.

Neelam Singh, directrice de l’entreprise, a affirmé qu’il fallait qu’un nouveau délai soit accordé à l’entreprise pour lui permettre de redresser sa situation financière. Or, précise le receiver manager, ayant amplement eu le temps pour redresser la barre, l’entreprise a poursuivi une gestion hasardeuse. Avec notamment des comptes qui n’étaient pas tenus à jour depuis 2014.

La directrice de l’entreprise ainsi que son époux sont sous le coup d’une interdiction de quitter le territoire. Cette mesure a été requise par l’une des institutions publiques auprès de laquelle Le Matinal a une importante ardoise.

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