C’est le grand rendez-vous sportif pour les îles rassemblés au sein de la Commission des Jeux des îles (CIJ). Un moment rassembleur pour tous, qui permet de porter haut les talents de chacun et de fédérer les peuples dans une ambiance bon enfant. Mais voilà. Ces 9e Jeux des îles, organisés à La Réunion, n’ont pas été de tout repos, et ce dès le premier jour. Mais pas à cause des exploits sportifs.
Depuis hier, aucun hymne ou drapeau national n’est autorisé au moment des cérémonies de remise de médailles. Pour chaque nation retentira l’hymne des Jeux et s’élèvera le drapeau des Jeux. Ainsi en a décidé le CIJ. Qui essaie, par ce biais, de mettre un terme aux polémiques survenues suite à l’incident impliquant Mayotte. Sa délégation avait défilé, samedi dernier, sous les couleurs françaises.
Cette décision du CIJ ne fait toutefois pas l’unanimité. Quelques sportifs, dont la Mauricienne Roilya Ranaivosoa qui a remporté trois médailles d’or en haltérophilie, tentent de déplier leurs drapeaux une fois sur le podium, mais c’est sans compter les officiels qui sont prompts à les leur reprendre. Ces derniers ne peuvent toutefois faire taire les fans qui, des gradins, font résonner les hymnes.
Dès le départ, la machine grippe avec la délégation comorienne. Celle-ci menace de boycotter les Jeux. En cause : près d’un tiers des sportifs n’a pas obtenu de visa au 1er août, alors que les compétitions vont démarrer. L’équipe de foot féminine doit d’ailleurs déclarer forfait en l’absence de ses deux gardiennes de but. Si l’ambassade de France à Moroni pointe du doigt un retard dans le dépôt des dossiers, on fait bien vite jouer la carte de l’apaisement, et les autorités réunionnaises/françaises interviennent pour que les précieux sésames soient délivrés. Un avion est même affrété pour transporter, au plus tôt, les sportifs qui ne sont pas encore arrivés à La Réunion.
Plus tard dans la journée, durant la cérémonie d’ouverture des Jeux, les Comoriens prennent ombrage du fait que les Mahorais défilent sous le drapeau français, aux côtés des Réunionnais. Alors que la Charte des Jeux stipule que Mayotte « utilisera celui des Jeux et n’arborera aucun symbole de l’État français (hymne et drapeau) ». Pourquoi ? Depuis 40 ans, Moroni revendique la souveraineté sur Mayotte, qui est un département français depuis 2009. Devant cet impair plus proche de l’affront, la délégation comorienne quitte le stade et compte bien faire ses valises. La grande majorité de la délégation a ainsi pris l’avion tard hier soir. Arborant un t-shirt sur lequel était inscrit : « JIOI 2015 COMORES Médaille d’Or du Respect des Règles des Jeux ».
Autre polémique qui a surgi hier et qui aurait pu sur le bon déroulement des tournois de volleyball. Le CIJ déclare « inéligible » la volleyeuse Maryam Kloser, qui fait partie de la sélection nationale française mais est également licenciée à La Réunion. En signe de protestation, la ligue réunionnaise de volleyball décide de se retirer. Si le flou a, un temps, plané, les délégations étrangères finissent par annoncer qu’elles se chargeront de l’organisation. La CIJ annonce également aujourd’hui, sur sa page Facebook, que le dossier de la volleyeuse sera réexaminé demain à la lumière d’un nouvel élément.
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Posted by JIOI Réunion 2015 on mercredi 5 août 2015
La délégation mauricienne n’est pas exempte d’incidents. Au niveau de l’équipe de foot masculin, Ackbar Patel et Désiré l’Enclume disent avoir appris leur limogeage par la Mauritius Football Association. Dans un entretien accordé à Jean-Luc Emile, aujourd’hui, le ministre de la Jeunesse et des Sports Yogida Sawmynaden affirme que ce n’est pas le cas, qu’il s’agit d’un « malentendu ». Et que les deux assistants entraîneurs continueront d’encadrer le Club M.
Au rang des palmarès toutefois, les Mauriciens ont de quoi être fiers. Ils mènent en effet le bal avec, pour l’heure, un de total de 61 médailles, contre 60 pour La Réunion, dont 20 médailles d’or (La Réunion en comptabilise 18). Philippe Hao Thyn Voon, président de la CIJ, l’a aussi annoncé aujourd’hui : Maurice accueillera les Jeux de 2019 à la place des Comores. Lors de la cérémonie de clôture, ce dimanche 9 août au stade olympique de St-Paul, elle devrait sans aucun doute recevoir le drapeau des Jeux.
Photo : Imaz Presse Reunion
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