Les manifestants hong-kongais pro-démocratie maintiennent la pression face au pouvoir en place. Leur sit-in à l’aéroport n’est pas sans conséquences. La Hong Kong Airport Authority a annulé tous les vols quittant l’île pour lesquels le check-in n’avait pas encore été effectué. Si la manifestation était pacifique durant le weekend, les autorités ont toutefois évoqué des opérations «sérieusement perturbées», relève BBC.com. Des milliers de manifestants sont rassemblés depuis le vendredi 9 août dans les halls d’arrivée et de départ, précise le South China Morning Post. Ils ont été rejoints par d’autres ce lundi 12.

Les vols en direction de Hong-Kong qui avaient déjà décollé ont été autorisés à atterrir.

L’annulation des vols présageait une intervention policière, selon le Sydney Morning Herald. Des officiers ont d’ailleurs été aperçus entrant dans le terminal.

Photo : Facebook/ South China Morning Post

Les militants réclament l’élection au suffrage universel direct d’un successeur à Carrie Lam, et non sa désignation par Pékin, comme c’est actuellement le cas. Ils demandent l’abandon pur et simple du projet de loi, présenté en juin, qui autoriserait les extraditions vers la Chine. C’est d’ailleurs à la suite du tollé soulevé par ce texte controversé que les Hongkongais se sont mobilisés par dizaines de milliers. La fronde craint qu’avec cette loi, des dissidents religieux ou politiques – opposés à l’exécutif pro-Pékin – ne soient déportés ou encore que leurs libertés ne soient rognées.

Photo : Facebook/ South China Morning Post

L’île fait partie du territoire de la Chine mais jouit du statut de «région administrative spéciale». Le système juridique est autonome, mais pas le système politique.

Les protestataires réclament également une enquête indépendante sur les brutalités dont ils accusent la police, de même que l’amnistie pour tous les manifestants. Des violences ont d’ailleurs éclaté hier à l’aéroport international de Hong-Kong, l’un des plus fréquentés au monde, la police faisant usage de gaz lacrymogène et de projectiles. Une femme volontaire pour porter les premiers secours a été blessée à l’œil. Elle risque de le perdre, selon les médecins cités par le Sydney Morning Herald.

Des violences ont aussi éclaté ailleurs dans la cité, hier.

Photo : Facebook/ South China Morning Post

Les autorités chinoises ont condamné en des termes très sévères les manifestants radicaux, ce lundi 12 août. «Les manifestants radicaux de Hong-Kong ont utilisé à maintes reprises des outils dangereux pour attaquer des officiers de police, ce qui constitue un crime violent et ressemble aux premiers signes d’un terrorisme émergent», a déclaré Yang Wang, un porte-parole du Hong-Kong and Macau Affairs Office à Beijin. «Il est urgent pour Hong-Kong de mettre fin à la violence et de restaurer l’ordre», a-t-il ajouté, « (…) Sans clémence ni pitié», rapporte le site de l’Australian Broadcasting Corporation.

Un politicien hongkongais, Fernando Cheung Chiu-hung, a exhorté les manifestants, la plupart vêtus de noir, à quitter l’aéroport «de manière ordonnée». Le vice-président du parti travailliste et membre du Conseil législatif craint une intervention policière musclée, comme hier. «L’objectif des protestataires était d’informer les touristes et le monde. Maintenant que les vols ont été annulés, je crois que cet objectif a été atteint», a-t-il déclaré, selon le South China Morning Post.

Sources : BBC.com, SMH.com.au, scmp.com, abc.net.au

Photos : Facebook/ South China Morning Post

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