L’ex-présidente de la République a fourni d’autres détails sur les événements survenus avant sa démission. Face à la Commission Caunhye ce mardi, elle a encore une fois cloué son avoué au pilori. Le 16 mars, lors d’un déjeuner avec Gilbert Noël, celui-ci lui a suggéré l’idée de venir avec une Commission d’enquête qui laverait son honneur. «Je l’ai écouté. J’étais sous pression. J’étais comme une paria. Torriden Chellapermal, la personne qui s’occupait de ma communication, était en congé. J’ai dû me tourner vers un ami au Ghana pour m’aider à rédiger le communiqué qui avait été émis le 14 mars. Personne à la State House n’y a collaboré», ajoute Ameenah Gurib-Fakim.

Après les célébrations du 12 mars, la communication entre le gouvernement et le château du Réduit était coupée. Le 13, Gilbert Noël voulait mettre la dernière main à la mise en demeure contre la Barclays. Quand le communiqué du 14 a été émis, Yousuf Mohamed a proposé son aide à travers la presse. Un certain Juneid Al-Khalifa, que Gurib-Fakim connaît, a appelé pour la présenter à l’avocat. Ils sont venus à la State House en compagnie de Nadeem Hyderkhan. Yousuf Mohamed lui a suggéré d’écrire une chronologie des événements pour les besoins d’un affidavit.

L’ex-présidente souligne qu’elle a interrogé le Senior Counsel quant à son avis sur la mise sur pied d’une Commission d’enquête. Il lui a expliqué qu’il devait réfléchir sur la question. Le 15 mars, le Premier ministre n’est pas venu au Réduit pour la rencontre hebdomadaire et il a fait état de la mise sur pied d’un tribunal contre elle. Elle a appelé le commissaire électoral Irfan Rahman qui lui a suggéré de démissionner. Tout comme l’avocat Dick Ng Sui Wah qui s’est rendu au Réduit plus tard dans la journée.

C’est alors qu’elle a contacté Gilbert Noël pour discuter de l’institution d’une Commission d’enquête. Celui-ci a souhaité l’aide de Yousuf Mohamed, mais le ténor du barreau délégué son «junior», Nadeem Hyderkhan. Les deux sont venus au Réduit le lendemain matin pour rédiger les «terms of reference» de la Commission d’enquête. Gilbert Noël a suggéré le nom de sir Hamid Moollan comme président et l’a contacté. «Je l’ai aussi aussi appelé. Il a accepté de présider cette Commission d’enquête et qu’il le fera en écrit dans la journée», ajoute Ameenah Gurib-Fakim.

Elle a aussi appelé Hervé Duval Jr ce jour-là et il a accepté de la représenter dans l’éventualité d’un tribunal institué contre elle. Dans la mi-journée, Yousuf Mohamed l’a contacté pour lui demander de «hold on» avec la Commission d’enquête, car il devait discuter avant tout avec sir Hamid Moollan. «No you can’t do it, but tactically you can», lui a-t-il lancé lorsqu’elle l’a eu au téléphone lors d’un troisième appel. «Go ahead», m’a-t-il dit quand je lui ai demandé :«Can I proceed ?»

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