Il a été le premier à déclarer sa candidature, le 11 mars dernier, au poste de secrétaire général de l’Organisation internationale de la Francophonie (OIF). Depuis, les soutiens discrets ou plus ostensibles s’accumulent. En cette journée mondiale de la Francophonie, c’est le Premier ministre mauricien qui dit voir en Jean Claude de l’Estrac un candidat qui « exprime la synthèse d’un monde en mouvement, tel qu’on le retrouve dans l’océan Indien, ouvert à la diversité mais soucieux des équilibres et du respect des identités culturelles et linguistiques ».

Depuis une semaine, la candidature de l’ancien ministre des Affaires étrangères et ex-président directeur général du groupe de presse La Sentinelle semble être bien accueillie au sein de la presse francophone. L’actuel secrétaire général de la Commission de l’océan Indien (COI) est ainsi présenté comme le « probable successeur » d’Abdou Diouf, par le site d’information Financial Afrik. Celui-ci affirme d’ailleurs que de l’Estrac est « soutenu par (…) l’actuel secrétaire général de l’OIF ».

En déplacement à Bruxelles, dans le cadre des discussions pour le 11e Fonds européen de développement, de l’Estrac s’est entretenu récemment avec plusieurs conseillers politiques du ministère des Affaires étrangères français mais aussi de l’Elysée. L’occasion pour le candidat mauricien de prendre la mesure de quelques grands courants qui se dessinent au sein de la francophonie.

Le premier privilégie une plus grande ouverture de l’OIF au-delà des questions culturelles, afin de s’inscrire résolument dans la mondialisation. En accordant notamment une plus grande attention aux questions économiques, comme le fait déjà, par exemple,  le Commonwealth. Une autre tendance est axée sur un rayonnement de la francophonie au-delà du pré carré de l’Afrique francophone. Malgré cela, une quasi-certitude demeure : le prochain secrétaire général de l’OIF sera africain. Bertrand Delanoë, maire de Paris et personnalité en vue du parti socialiste français, un temps pressenti pour briguer la succession d’Abdou Diouf, ne sera pas de la course selon la revue Jeune Afrique.

Si, pour l’heure, de l’Estrac est le seul candidat déclaré au poste de secrétaire général, il devrait être rejoint dans les semaines à venir par de solides concurrents. Le quotidien montréalais Le Devoir affirme ainsi que « la candidature de Michaëlle Jean se confirme ». Journaliste et ancienne Gouverneur général du Canada, Jean n’est pas une inconnue des grandes organisations internationales. Celle qui est née au Sénégal en 1957 est en effet actuellement envoyée spéciale de l’Unesco en Haïti. Toutefois, de l’aveu même de ses soutiens, Michaëlle Jean est loin de faire l’unanimité chez les pays africains, majoritaires au sein de l’OIF.

Henri Lopes, ancien Premier ministre du Congo, passe également pour être un candidat de choix. Auteur de plusieurs romans, il est actuellement ambassadeur de son pays à Paris. Toutefois, l’âge de Lopes – il a 77 ans – pourrait constituer un désavantage pour sa candidature au moment même où les pays membres de l’OIF privilégient un secrétaire général susceptible d’apporter un dynamisme renouvelé à l’organisation.

Les autres candidats probables, selon le quotidien comorien Al Watwan ou le site Afriquinfos, sont l’ancien président de la république du Burundi Pierre Buyoya ; Edem Kodjo, ancien Premier ministre du Togo ; Jean Ping, homme politique gabonais ; ainsi que Michel Sleiman, ancien président de la république du Liban.

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