L’attention médiatique que suscitent les candidatures du Mauricien et de la Canadienne semble indiquer que Jean Claude de l’Estrac et Michaëlle Jean font désormais course en tête en attendant le sommet de l’Organisation internationale de la Francophonie (OIF), prévu pour le 29 et le 30 novembre à Dakar, Sénégal. C’est lors de cette réunion des chefs d’Etat de la Francophonie que le prochain secrétaire général de l’OIF sera choisi, de préférence par consensus.

Jean Claude de l’Estrac l’a rappelé lors de ses passages sur les plateaux de télévision de France 24, LCI et TV5 notamment. Il existe une sorte de règle non écrite qui veut que ce soit un Africain qui dirige la Francophonie. Consciente de cela, et même si c’est davantage sa nationalité canadienne et le soutien de son Etat qui lui valent de figurer en bonne place dans la course, Michaëlle Jean insiste, elle, à travers ses origines haïtiennes, qu’elle est « arrière-arrière-arrière-petite-fille d’esclave ».

Si deux autres candidats du continent, l’écrivain et homme politique congolais Henri Lopes et l’ancien chef d’Etat burundais Pierre Buyoya, se sont déclarés, leurs candidatures n’ont pas encore atteint leur vitesse de croisière. En effet, l’homme de lettre congolais mène une campagne feutrée misant sur son aura d’intellectuel. Tandis que Buyoya n’a pas multiplié les rencontres de haut niveau. Car traînant derrière lui son passé de putschiste dans son pays.

Restent donc Jean Claude de l’Estrac et Michalle Jean. Au décompte des soutiens, c’est le Mauricien qui en affiche plusieurs jusqu’ici. Sept pays africains se sont ainsi déclarés en faveur de sa candidature lors du sommet Union européenne-Afrique d’avril. En marge du sommet de la Commission de l’océan Indien, fin août, les Seychelles et Madagascar ont tous deux annoncé leur soutien à la candidature mauricienne.

Au président français François Hollande, lors de leur rencontre le vendredi 3 octobre dernier, le Premier ministre mauricien Navin Ramgoolam a déclaré que de l’Estrac est un candidat « crédible ». Cela en raison des qualités de son programme et de son expérience. Ramgoolam de souligner, lors de son point de presse à l’issue de cette rencontre : « C’est un homme d’action, c’est pourquoi je pense qu’il est le meilleur candidat pour la Francophonie. »

Face aux annonces de soutiens réguliers dont bénéficie de l’Estrac, Michaëlle Jean a multiplié les apparitions médiatiques, sur RFI, TV5 Monde. Fin septembre, c’est à New York, lors d’un sommet des Nations unies, qu’elle a rencontré diplomates et chefs d’Etat. Leur transmettant un message prédominant visant à corriger son image de candidate d’un pays puissant. Le Canada, appartenant au G8, est également le deuxième plus gros bailleur de fonds de la Francophonie, après la France. Une position d’influence que ne voient pas nécessairement d’un bon œil les diplomates africains qui tiennent à ce que la règle non écrite d’un secrétaire général africain soit respectée. « Je suis une femme d’action du Nord et du Sud », répète Michaëlle Jean face à cela.

Jean Claude de l’Estrac poursuit, lui, sur sa lancée résolument économique. Telle que décrite dans les 12 propositions pour la Francophonie qu’il a présentées à la presse, à Paris, fin septembre. Reçu sur LCI ou TV5 Monde récemment, le candidat mauricien s’est voulu décomplexé par rapport à la taille de Maurice. Préférant mettre l’accent sur le modèle de diversité et de coexistence de Maurice mais surtout sur le succès économique qu’a connu le pays et que de l’Estrac veut répliquer au sein de la Francophonie.

Il reste un peu moins de deux mois pour que l’un des deux se détache et devienne « le candidat de poids » derrière lequel nombre de chefs d’Etat africains veulent se ranger le moment venu.

 

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