L’ancien patron de l’UEFA Michel Platini a été interpellé ce mardi 18 juin et placé en garde à vue par l’Office français anticorruption dans le cadre de l’affaire Fifagate, révèle Mediapart. Cette enquête avait démarré en mai 2015 relativement aux soupçons de corruption au sein de la Fédération international de football (Fifa) pour favoriser le Qatar pour l’organisation de la Coupe du monde 2022.

Claude Guéant, ancien secrétaire général de l’Élysée, a également été entendu ce lundi dans le cadre de cette affaire en tant que «suspect libre». Sophie Dion, ancienne conseillère sport de Nicolas Sarkozy à l’Élysée, a aussi été mise en garde à vue, rapporte l’AFP. Les autorités françaises collaborent avec les autorités judiciaires suisses et américaines pour «corruption privée», «association de malfaiteurs», «trafic d’influence et recel de trafic d’influence».

Le démarrage de cette enquête a vu l’arrestation ou la mise à pied de 16 des 24 membres de la Fifa. Il reste cependant à déterminer le rôle de la France dans l’attribution de la Coupe du monde 2022 au Qatar le 2 décembre 2010. Ce pays du Golfe avait été préféré à l’Australie, à la Corée du Sud, aux Etats-Unis et au Japon. Au lendemain du vote, les premières critiques étaient déjà apparues dans la presse britannique.

Le Qatari Mohammed Bin Hammam a été banni à vie des instances internationales de foot, ayant été accusé d’avoir versé des millions pour obtenir des soutiens. En France, une mystérieuse réunion à l’Élysée le 23 novembre 2010, soit neuf jours avant la décision de la Fifa prête à interrogations. Le président Nicolas Sarkozy avait alors reçu le prince héritier du Qatar et Michel Platini en présence du Premier ministre Qatari, de Claude Guéant et de Sophie Dion.

Mis à l’index par Sepp Blatter, Michel Platini faisait valoir que ce dernier lui en voulait afin qu’il ne prenne pas la tête de la Fifa. C’est un versement de 2 millions de francs qu’il a reçu de la part de la Fifa en février 2011 qui lui a coûté sa place dans les institutions internationales. Le fils de l’ancien international de foot a rejoint la société qatarie Burrda, propriété de la Qatar Sports Investments (QSI), après le vote de la Fifa et le Qatar a acquis 50 A320neo de la société toulousaine Airbus. De l’autre, QSI s’est offert le Paris Saint-Germain.

 

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