« Toute l’île Rodrigues est touchée » par la fièvre aphteuse, a reconnu Mahen Seeruttun ce matin, au Parlement. « 500 cas y ont été rapportés. » Cependant, tous les animaux n’auront pas à y être abattus pour limiter l’épizootie. Cette méthode étant préconisée quand la maladie s’est déclarée sur une zone limitée.

Il a d’ailleurs été recommandé à l’Assemblée générale de Rodrigues de faire vacciner le bétail non infecté. 10 000 doses ont été commandées au Botswana Vaccine Institute. Elles serviront également à immuniser tous les animaux, à Maurice, se trouvant dans un rayon de 3 kilomètres autour des sites où se trouvent du bétail (bœufs, cabris et moutons) en provenance de Rodrigues.

Les conséquences de l’épizootie de fièvre aphteuse sont potentiellement désastreuses pour l’économie rodriguaise, comme l’a souligné Paul Bérenger lors de cette Private Notice Question. Et de l’aveu de Mahen Seeruttun lui-même, « il faudra attendre trois ans avant d’avoir une zone indemne », selon les normes internationales. D’où le recours à la vaccination pour limiter les pertes.

Seules les bêtes les plus affectées par le virus seront abattus, a précisé le ministre. Ce sont surtout les plus jeunes qui sont les plus touchées, dit-il. La fièvre aphteuse s’attaque aux ruminants, dont cerfs et cochons.

Les modalités de la compensation à être payée aux éleveurs rodriguais n’ont pas encore été finalisées, a déclaré le ministre de l’Agro-industrie à une autre interpellation de Bérenger. Qui assure cependant que celle-ci sera présentée, ce vendredi 12 août, au Conseil des ministres.

Interrogé par le leader de l’opposition sur les conditions « choquantes » dans lesquelles se fait l’abattage à Rodrigues, et que dénoncent nombre de ces citoyens, Seeruttun s’est dit choqué par ce qu’il a aussi appris dans la presse. Et en a discuté avec le Parliamentary Private Secretary pour Rodrigues, Francisco François. A ce stade, néanmoins, dit le ministre, « il n’y a aucune confirmation ».

Toutes les mesures, a de nouveau assuré Seeruttun, ont été prises pour limiter la propagation du virus. Sécurité rehaussée au port et à l’aéroport, interdiction d’importer des animaux vivants de Rodrigues mais aussi de la viande, qui peut être un vecteur, inspection des fermes, décontamination…

Une équipe de l’Agro-industrie est toujours à Rodrigues pour prêter main forte à leurs collègues rodriguais, un couple.

L’origine de l’épizootie n’a pas encore déterminée. Mahen Seeruttun espère que des analyses plus poussées en Afrique du Sud mais aussi en France, où des échantillons ont été envoyés, permettront de déterminer quelle souche du virus sévit et, partant, de déterminer comment elle a pu entrer sur notre territoire.

Cela devrait aussi confirmer le type de vaccin à être inoculé. Ceux disponibles ne s’attaquent, en effet, pas à l’ensemble des sept souches du virus. Le vaccin en provenance du Botswana, par exemple, ne protège que contre 3 d’entre eux, a affirmé Seeruttun.

Et de préciser que la zone océan Indien était jusqu’alors préservée de la fièvre aphteuse. Et que seules certaines régions d’Afrique du Sud sont touchées. Le ministre soupçonne toutefois que des passagers de yachts accostant Rodrigues aient pu introduire le virus à travers de la viande contaminée.

Une enquête devra aussi déterminer qui, à Rodrigues, a autorisé le MV Anna à quitter l’île avec 235 bœufs, moutons et cabris à quitter l’île le 30 juillet, à bord du MV Anna. Cela malgré la requête des services vétérinaires, envoyée le 29, pour que cette cargaison demeure à terre, le diagnostic de fièvre aphteuse ayant été confirmé.

Le leader de l’opposition s’est inquiété de ce « very serious breach of security ». La requête du ministère pour connaître l’identité de la personne, a répondu Seeruttun, est restée lettre morte jusqu’ici.

Le premier cas, a révélé Mahen Seeruttun, remonte au 7 juillet. Mais il avait été considéré comme « un cas isolé ».

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