L’infestation de la «fall armyworm», aussi appelée chenille du légionnaire et légionnaire d’automne en français, ne cesse de s’étendre sur tout le territoire. Apparues pour la première fois la semaine dernière à Rodrigues et dans deux champs de maïs et un potager à Belle-Vue-Maurel le jeudi 28 mars, les larves de ce papillon de nuit originaire des Amériques se sont manifestées dans dix autres plantations aux quatre coins de Maurice le jour suivant et ont été découvertes ce samedi 30 mars à Nouvelle-Découverte.

Cette fois, c’est une parcelle de 10 perches qui sont concernées. Comme pour les champs contaminés à Antoinette et Petite Julie (Nord), Belle-Terre, Floréal et Highlands (Centre), Plaine-de-Gersigny (Est) ainsi qu’à New-Grove, Rose-Belle, Rivière-du-Poste et au lieu dit Saint-Avold à Britannia (Sud), les plants de maïs seront traités au «landa scyhalothrin» avant d’être brûlés. L’objectif consiste à réduire la présence de ce ravageur qui peut tout aussi bien dévaster jusqu’à 75% d’un champ de canne à sucre ou celui de 80 autres cultures en une nuit.

Maurice compte 40 arpents de terre sous culture de maïs et à 20 000 épis par arpent pouvant coûter Rs 10 roupies à l’unité, c’est au moins Rs 8 millions de récolte qui sont perdues. Connu sous le nom scientifique de «Spodoptera frugiperda», le légionnaire d’automne s’est propagé dans l’Afrique subsaharienne depuis 2016 avant d’atteindre l’Asie l’an dernier, en atteignant d’abord l’Inde, à travers le Karnataka, avant de se répandre en Chine, au Myanmar, au Sri Lanka et en Thaïlande.

Rien que sur le continent noir, il a causé des dégâts évalués à 3 milliards de dollars américains aux cultures de maïs. Sa présence en Asie pourrait occasionner une pénurie d’aliments pour le bétail et la volaille. Le papillon de nuit ne pourra être complètement éradiqué selon la Food and Agricultural Organisation (FAO), l’Organisation des Nations unies pour l’alimentation et l’agriculture.

Elle a organisé une réunion de trois jours à Bangkok la semaine dernière et il a été question de contrôles biologiques. Les méthodes naturelles incluent l’utilisation de plantes telles que le neem, le moringa, la tephrosia, le datura, le tabac et l’usage du poivre ou de la cendre et du sable qui sont appliqués dans le verticille où les larves résident

La FAO a évoqué la particularité du légionnaire d’automne de se laisser porter par le vent sur de longues distances. Elle a développé un App pour permettre aux cultivateurs de s’informer sur les moyens d’en venir à bout de l’insecte. En Afrique du Sud, des semences de maïs génétiquement modifié sont utilisées pour en découdre avec le légionnaire d’automne.

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