Du 1er au 14 avril, le Grenier accueillera l’exposition d’art Borderline. Vingt artistes mauriciens et résidents à Maurice ont été réunis par la plateforme The Third Dot pour présenter 98 œuvres. Ces esthètes émergents ou établis ont travaillé pendant quatre mois sur ce thème commun, qu’ils se sont appropriés à leur manière.

Le public pourra découvrir des créations sur différents supports : photographie, vidéo, dessin, sculpture, installation, peinture, et même collage. Sur 1 200 m2, les œuvres des artistes Azim Moollan, Baba Gaia,  Céline Le Vieux, Chloé Ip, David Constantin, Deanna de Marigny, Elizabeth de Marcy Chelin, Gaël Froget, Henry Crespy, Jocelyn Thomasse, Khalid Nazroo , Krishna Luchoomun, Maiti Chagny, Mayrann Maingard, Nirmal Hurry, Salim Currimjee, Simon Back, Stéphanie Desvaux, Stina S. Becherel, et Yves Pitchen,  seront offertes aux regards et à la vente.

Cette galerie éphémère, installée dans un bâtiment classé patrimoine national, et la centaine de créations qui l’habilleront traduisent la volonté d’utiliser les diversités de chacun pour créer quelque chose de solidaire. Le terme «Borderline» est emprunté à la théorie postcolonial et particulièrement au théoricien et professeur Homi Bhabha. Ce dernier a postulé qu’il n’y a pas de division nette entre colonisateurs et colonisés, dominants et dominés, mais des influences réciproques entre ces deux identités a priori opposées qui conduisent à des identités hybrides.

Thème porteur de cette exposition, il renferme la volonté de s’enrichir des différences qui nous entoure. Les organisatrices et conservatrices d’art du projet, Alicia Maurel et Laetitia Lor, ont essayé de partager cette philosophie.

A travers cette exposition, où chaque artiste compose quelque chose de singulier, se cache un message commun.  « On est tous un peu hybride quelque part […] et l’union de tout ça est absolument magnifique et enrichit le dialogue pour les années avenir », a expliqué Alicia Maurel durant la conférence de presse, le 24 mars, annonçant l’exposition.

Créée en 2015, The Third Dot a suivi les artistes tout au long de leur travail. Un livret présenté sous forme de critique d’art sera d’ailleurs proposé aux visiteurs afin de découvrir leur rapport à cette thématique.

Le projet, qui avoisine les Rs 2 millions, a reçu le soutien de la GML, la MCB, et la PNL.

Didier Merle, directeur de la MCB déclare : « Nous sommes  convaincus que la culture est un élément vital de l’évolution de notre société. » Il ajoute que Maurice, avec son melting-pot culturel, « dispose de tous les atouts pour se transformer en un centre au moins régional de la culture » et retrouver « son âme de capitale culturelle d’antan ».

Le CEO de GML, Arnaud Lagesse, voit à travers ce projet un moyen de permettre à la population mauricienne de prendre conscience de sa richesse dans l’optique de laisser un héritage aux générations à venir.

Cette exposition gratuite sera ouverte au public tous les jours de 10h à 17h, avec pour vecteur « l’échange » et de « laisser les visiteurs s’exprimer». Les deux curatrices du projet seront au Grenier durant les deux semaines pour recueillir les avis des visiteurs.

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