Ce n’est finalement pas la State Bank of Mauritius, mais une nouvelle entité qui reprendra les activités de la Bramer Bank. Soit la National Commercial Bank (NCB) « fully owned by government », et qui devrait obtenir son permis d’opération d’ici la fin de la semaine. C’est ce qu’a annoncé, ce mardi 7 avril, Vishnu Lutchmeenaraidoo en réponse à la Private Notice Question de Paul Bérenger. La NCB opérera dans les locaux existants de la Bramer Bank.

En attendant, la BoM a autorisé la Bramer à reprendre ses « core banking services », en émettant un permis temporaire qui devrait expirer ce mercredi 8 avril, a précisé le ministre de Finances en réponse à une question supplémentaire du leader de l’opposition. Une reprise des activités effective dès ce matin dans toutes les branches de l’île, rendue possible grâce à un soutien managériale de la State Bank of Mauritius (SBM) et au CEO, qui est toujours en poste. S’il était question, dans un premier temps, que la SBM reprenne la Bramer Bank, son board of directors a cependant annoncé l’annulation de cette décision ce matin.

Vishnu Lutchmeenaraidoo a maintenu de nouveau que cette « crise nationale » relève d’un Ponzi scheme, destiné à « voler l’argent des gens ». Moment de tension dans l’hémicycle quand Shakeel Mohamed a demandé des preuves pouvant étayer les dires du ministre des Finances. Ce à quoi le ministre des Finances a rétorqué que le député travailliste devait être au courant « depuis longtemps » qu’il s’agit d’un Ponzi.

Alors que Shakeel Mohamed l’accuse de vouloir « noyer le poisson », Lutchmeenaraidoo de marteler fermement : « Nous savons tous que c’est un Ponzi, une arnaque copiée sur celle qui a eu lieu à Trinidad & Tobago », mise au jour en 2009 et qui impliquait aussi la British American Insurance de Trinidad.

Il ressort également que dans la nuit du vendredi 3 au samedi 4 avril, Dawood Rawat a proposé de céder le groupe British American Investment Group à l’Etat contre… Re 1 symbolique. Si le ministre des Finances s’est dit « agréablement surpris » en apprenant cela, cette offre reste à être concrétisée via un contrat. Sur lequel travailleraient les avocats du fondateur du groupe BAI. Mais Lutchmeenaraidoo ne peut s’empêcher de se demander ce que cela cache de « louche ».

S’il est encore trop tôt pour savoir si les conservators de la BAI solliciteront un partenaire stratégique, ainsi que la BAI espérait le faire, il s’avère cependant qu’« Apollo Bramwell Hospital, Iframac, Courts sont en train de perdre de l’argent », indique le ministre des Finances. Les mesures urgentes ont été prises durant le week-end, pour faire face à ce qui aurait pu être une « crise sociale et financière majeure ». Il est maintenant temps, dit Lutchmeenaraidoo, de laisser André Bonieux et Mushtaq Oosman, qui agissent comme Receiver Managers de la Bramer et Conservators de la BAI, travailler tranquillement.

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