Celles qui ont le courage de rapporter les violences sexuelles qu’elles ont subies sont parfois victimes d’une double peine. Celle de l’agression et de ses conséquences physiques et morales. Mais aussi celle du victim blaming, où l’agressée devient en quelque sorte « coupable » : elle l’a cherché, elle était provocante, elle aurait dû mieux se comporter, elle n’aurait pas dû traîner à cette heure… Pour lutter contre cela, pour briser le silence, le Temple Group s’est rallié à la campagne internationale Red my lips.

Des lèvres peintes en rouge. Une image généralement associée à la séduction, voire à la provocation et que le mouvement se réapproprie, explique Vandana Boolell. « Nous voulons justement renverser les stéréotypes », poursuit la Business Development Executive de Temple Group. Pour provoquer des réactions, initier des conversations.

« Les journaux, les médias rapportent des événements horribles, dont les agressions dont sont victimes des femmes. Mais nous avons été tout autant choqués des réactions et commentaires lus sur le Net sous ces articles », raconte Vandana Boolell. Qui estime qu’en tant que jeunes, ainsi qu’au niveau de l’entreprise, « nous avons aussi une responsabilité à assumer par rapport à cela ». « Nous ne pouvons demeurer dans la majorité silencieuse ! », s’exclame la jeune femme.

A travers cette campagne – où l’on affiche son soutien en portant du rouge aux lèvres ou en brassard pour ces messieurs –, « nous voulons faire ressortir que la victime n’est pas à blâmer et que la violence sexuelle est un problème qui nous concerne tous ». Si des contacts ont été initiés avec des associations qui travaillent avec des victimes de violences sexuelles, Temple Group se rend vite compte qu’il est difficile d’obtenir des données. « Nous ne voulons pas nous substituer aux ONG. » Mais une collaboration plus étendue est envisagée pour l’année prochaine.

Cette première édition mauricienne s’est donc essentiellement organisée sur Facebook. Avec le partage de photos d’anonymes et de personnalités connues. A l’instar de l’ambassadrice des Etas-Unis Shari Villarosa et du Haut-commissaire britannique Jonathan Drew qui y ont participé.

shari villarosa red my lips Jonathan Drew red my lips

Derrière Red my lips, qui démarre en 2012, on retrouve Danielle Tansino. Un an auparavant, la travailleuse sociale et thérapeute est agressée sexuellement par son ami et colocataire. Elle est par la suite confrontée à des proches, mais aussi à des gens dans le système légal, qui la blâment pour le viol qu’elle a subi. Elle lance alors cette campagne les réseaux sociaux, du rouge à lèvres à la fois pour interpeller les autres sur la question des violences sexuelles et pour montrer son soutien aux victimes. Red my lips, qui selon elle ne toucherait que son groupe d’amis, s’étend bien vite au-delà des frontières.

La campagne prend fin le 30 avril – ce mois étant considéré dans certains pays, dont les Etats-Unis, comme un mois de sensibilisation sur les violences sexuelles. Il est donc encore temps d’y participer. Comment ? En portant du rouge à lèvres, ou un vêtement de cette couleur. Vous pouvez aussi partager un selfie avec vous arborant du rouge sur la page Facebook de Temple Group.

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