Que l’Etat se substitue aux dealers ? Si l’image semble caricaturale, c’est pourtant ce que propose Ruth Dreifuss. La toxicomanie est un problème de santé, dit la présidente de la Commission globale sur les politiques en matière de drogues.

Si l’Etat contrôle le marché des drogues, a-t-elle avancé à l’issue de sa visite au ministre de la Santé aujourd’hui, il lui sera possible de contrôler la qualité des produits qui circulent, mais aussi d’améliorer la prévention.

Pour pouvoir apporter un soutien médical et au niveau social aux toxicomanes, soutient Ruth Dreifuss, il faudra « renonce[r] à pénaliser et criminaliser la consommation ». Ajoutant : « Si la répression est trop forte, la santé publique est perdante. »

Si elle salue des « expériences [mauriciennes] très positives », elle n’a pas manqué de mettre en avant « certaines inquiétudes », faisant référence aux changements initiés par le ministère dans les programmes de réduction des risques et décriés par les associations qui œuvrent dans ce domaine.

Anil Gayan a soulevé la question de la dépénalisation du cannabis, qui fait débat à Maurice. Certes, dit Ruth Dreifuss, la Suisse n’a pas emprunté cette voie. Elle fait toutefois remarquer que « la prohibition générale sur les drogues a fermé la voie sur beaucoup de recherches scientifiques qui seraient nécessaires ». En espérant que Maurice pourra « jouer un rôle important » sur ce volet.

Sur la question des drogues synthétiques, elle estime que la prévention joue un rôle essentiel, surtout auprès des jeunes.

Ruth Dreifuss a aussi animé une conférence à l’université de Maurice, hier, en collaboration avec Pils. La situation des drogues à Maurice, relève-t-elle, est « alarmante ».

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