C’est lors d’une réunion de son board, cet après-midi, que la commission anticorruption se penchera sur le cas de la Dr D. Y. Patil Medical School (DDPMS). C’est à partir du témoignage de deux étudiants de l’institution que Radio Plus a révélé, hier, certaines « pratiques douteuses » qui auraient cours dans l’institution lancée l’année dernière. La radio privée a également diffusé des extraits d’une conversation, enregistrée clandestinement, entre les deux étudiants et les responsables de DDPMS.

Le board de l’ICAC prendra connaissance aujourd’hui d’un dossier compilé par ses enquêteurs à partir de ce qui a été rapporté jusqu’ici sur Radio Plus et dans la presse. Le conseil de direction de la commission décidera alors si elle doit déclencher une enquête préliminaire. Les responsables du DDPMS à Maurice ne tombent pas directement sous le coup de la Prevention of Corruption Act, n’étant pas considérés comme des « public officials ». Toutefois, s’ils sont soupçonnés d’avoir obtenu des avantages, notamment des fonctionnaires basés au ministère de la Santé, l’ICAC pourra alors déclencher une enquête.

Si la commission anticorruption décide d’ouvrir une enquête, elle devra obligatoirement procéder à l’audition des deux médecins et de toute autre personne susceptible de démontrer les « pratiques douteuses » dénoncées. En effet, les enregistrement obtenus clandestinement ne sont pas recevables comme éléments de preuve devant la justice.

Tout est parti d’une mise en demeure adressée à l’institution ainsi qu’à son directeur Raj Bappoo par deux médecins indiens, Sajay Alias et Harris Joy Varghese, actuellement en cours de spécialisation au DDPMS. Selon Radio Plus, les deux ressortissants indiens réclament Rs 1,2 million de dommages et intérêt à l’école médicale. Lui reprochant notamment d’opérer dans l’illégalité à Maurice et de leur avoir permis d’ausculter des patients à l’hôpital Jawaharlall Nehru de Rose-Belle sans qu’ils soient dûment enregistrés au conseil de l’ordre des médecins à Maurice.

Dans une bande sonore enregistrée clandestinement et diffusée sur Radio Plus hier, l’un des responsables de l’institution laisse entendre aux deux médecins qu’ils n’ont pas à s’inquiéter de leur situation floue. Tandis qu’on entend Raj Bappoo, époux de la ministre de la Sécurité sociale et directeur de DDPMS à Maurice, leur expliquer candidement qu’il s’enquerra de la situation auprès de sa femme. Dans une déclaration ultérieure à la radio privée, Raj Bappoo a affirmé que sa femme ne se mêle nullement de l’administration du DDPMS.

Le DDPMS avait été inauguré le 5 mai 2013 en grande pompe, en présence de son fondateur, Dr Dnyandeo Yashwantrao Patil, le gouverneur de l’Etat du Bihar. Plusieurs ministres, dont Rashid Beebeejaun, Sheila Bappoo, Lormus Bundhoo et Vasant Bunwaree, étaient d’ailleurs présents lors de l’inauguration de l’immeuble de DDPMS à Ebène.

Le groupe DYP gère près de 160 institutions de formation en Inde et dans le monde et compte 96 000 étudiants.

[Photos obtenues à partir du site local de DDPMS]

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